Roman inspiré d´un fait réel qui s’est déroulé à New York, en 2012.
Histoire de la dérive délirante d´une nourrice meurtrière prenant place au sein du noyau familial mais en y restant étrangère.
Une secousse littéraire !
Première phrase du livre : « Le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes. Le médecin a assuré qu'il n'avait pas souffert. »
Première page : un carnage. Un bébé mort et une fillette grièvement blessée. Leur assassin s'est acharné sur la petite et semble être resté sur place.
Dans Les chapitres suivants : Leila Slimani dévoile l'implacable chronologie des événements. Le développement du roman nous indiquera comment le coupable a pu en arriver là.
Histoire de meurtres d´enfants, de solitude, de folie, d'invasion de territoire et d'intimité (de part et d'autre), de rapports délicats employés/employeurs - d'autant plus délicats lorsque des enfants sont au milieu -, et le problème des parents conciliant tant bien que mal carrière professionnelle et éducation des enfants.
A savoir :
Leila Slimani, écrivaine de talent, est entrée dans l’histoire de la littérature en France à 35 ans alors qu´elle n’en est qu’à son deuxième roman.
Son premier roman, Dans le jardin de l’ogre (paru en 2014 chez Gallimard), l’histoire d’une bourgeoise nymphomane, épouse et mère d'un enfant, souffrant terriblement de sa dépendance sexuelle, fut salué par la critique et sera bientôt porté à l’écran.
Son deuxième roman, Chanson douce (paru en 2016 chez Gallimard), un roman qui a été sélectionné pour une foule de prix : le Goncourt, le Goncourt des lycéens, le Renaudot, le Femina et le prix de Flore...
Le Prix Goncourt 2016 pour Chanson douce a été attribué à Leila Slimani au 1er tour de scrutin par 6 voix.
Deux Marocains récompensés en 30 ans : Leila Slimani et Tahar ben Jelloun, Prix Goncourt en 1987 pour La Nuit sacrée.
Cette année un tiers des propositions des éditeurs ont été des publications de femmes, contre seulement 20 à 30 % d'habitude.
10 % de femmes primées parmi tous les lauréats Goncourt.
Voici certaines questions posées dans le livre:
Comment concilier la vie privée et professionnelle ?
Comment vivre entre la richesse et la pauvreté, entre privilèges et exclusion ?
La société est pleine de ces demi-fous, de ces gens qui, en apparence, sont tout à fait normaux dont on ne se méfie pas, mais qui commettent l'irréparable, des crimes atroces dès qu'une dérive s'empare de leur raison. Comment les reconnaître ?
Un livre terrible, très cru nous engloutissant dans la tragédie d´un couple parisien tout à fait banal. L´histoire d´une nounou tueuse, d´une infanticide. Dès les premières pages vous serez plongés dans l´horreur de cet acte odieux. Et petit à petit ça sera la descente aux enfers, au cœur de la folie glaçante de ce drame psychologique provoqué par le poids d´une solitude écrasante.
Une histoire qui n´a rien à voir avec l´identité, les femmes, la douleur, les Arabes, le sang, l´honneur. Une histoire qui surprend, qui parle à tout le monde.
Un livre qui vous tiendra en haleine !
Leila Slimani est à suivre !
Voici le premier chapitre de cette histoire horrible et envoûtante :
Le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes. Le médecin a assuré qu’il n’avait pas souffert. On l’a couché dans une housse grise et on a fait glisser la fermeture éclair sur le corps désarticulé qui flottait au milieu des jouets. La petite, elle, était encore vivante quand les secours sont arrivés. Elle s’est battue comme un fauve. On a retrouvé des traces de lutte, des morceaux de peau sous ses ongles mous. Dans l’ambulance qui la transportait à l’hôpital, elle était agitée, secouée de convulsions. Les yeux exorbités, elle semblait chercher de l’air. Sa gorge s’était emplie de sang. Ses poumons étaient perforés et sa tête avait violemment heurté la commode bleue.
On a photographié la scène de crime. La police a relevé des empreintes et mesuré la superficie de la salle de bains et de la chambre d’enfants. Au sol, le tapis de princesse était imbibé de sang. La table à langer était à moitié renversée. Les jouets ont été emportés dans des sacs transparents et mis sous scellés. Même la commode bleue servira au procès.
La mère était en état de choc. C’est ce qu’ont dit les pompiers, ce qu’ont répété les policiers, ce qu’ont écrit les journalistes. En entrant dans la chambre où gisaient ses enfants, elle a poussé un cri, un cri des profondeurs, un hurlement de louve. Les murs en ont tremblé. La nuit s’est abattue sur cette journée de mai. Elle a vomi et la police l’a découverte ainsi, ses vêtements souillés, accroupie dans la chambre, hoquetant comme une forcenée. Elle a hurlé à s’en déchirer les poumons. L’ambulancier a fait un signe discret de la tête, ils l’ont relevée, malgré sa résistance, ses coups de pied. Ils l’ont soulevée lentement et la jeune interne du SAMU lui a administré un calmant. C’était son premier mois de stage.
L’autre aussi, il a fallu la sauver. Avec autant de professionnalisme, avec objectivité. Elle n’a pas su mourir. La mort, elle n’a su que la donner. Elle s’est sectionné les deux poignets et s’est planté le couteau dans la gorge. Elle a perdu connaissance, au pied du lit à barreaux. Ils l’ont redressée, ils ont pris son pouls et sa tension. Ils l’ont installée sur le brancard et la jeune stagiaire a tenu sa main appuyée sur son cou.