30 oct. 2010

Une aventure hors norme !
Thriller historique, déchirant, poignant, émouvant, magnifique, superbe, exceptionnel.



Tiré du livre éponyme de Tatiana de Rosnay qui, en 2006, rencontra un beau succès (auteur la plus lue en Europe), cette adaptation cinématographique de Gilles Paquet-Brenner soutenue par une magnifique musique signée Max Richter, est une réussite souvent bouleversante.

Synopsis : Paris, de nos jours. Julia Jarmond, journaliste américaine installée en France depuis 20 ans, enquête sur l¹épisode douloureux du Vél d¹Hiv (1). En remontant les faits, son chemin croise celui de Sarah, une petite fille une fillette qui avait 10 ans en juillet 1942. Ce qui n'était que le sujet d'un article devient alors, pour Julia, un enjeu personnel, dévoilant un mystère familial. Comment deux destins, à 60 ans de distance, vont ils se mêler pour révéler un secret qui bouleversera à jamais la vie de Julia et de ses proches? La vérité issue du passé a parfois un prix dans le présent...D'après le roman de Tatiana de Rosnay.
(1) la rafle du Vélodrome d'Hiver du 16 juillet 1942.

Bande annonce:
Bouleversant récit sur cette période sombre de l'histoire.
Hommage poignant à ces familles décimées du jour au lendemain.
Il vaut le coup d'être vu !

Vous aussi, vous allez être raflés, mais par l’émotion.

Je vous invite à lire le premier chapitre de ce roman à suspense palpitant qui, depuis sa sortie, se vend comme des petits pains...

Paris, juillet 1942


La fillette fut la première à entendre le coup puissant contre la porte. Sa chambre était la plus proche de l’entrée de l’appartement. Dans la confusion du sommeil, elle avait d’abord pensé que c’était son père qui remontait de la cave où il se cachait, qu’il avait dû oublier ses clefs et insistait parce que personne ne l’avait entendu quand il avait frappé discrètement. Mais bientôt des voix s’élevèrent dans le silence de la nuit, fortes et brutales. Ce n’était pas son père. « Police ! Ouvrez ! Tout de suite ! » Le martèlement reprit, plus fort encore. Vibrant jusque dans la moelle de ses os. Son jeune frère, qui dormait à côté d’elle, commença à s’agiter dans son lit. « Police ! Ouvrez ! Ouvrez ! » Quelle heure était-il ? Elle jeta un coup d’oeil entre les rideaux. Il faisait encore sombre.

Elle avait peur. Elle pensait à ces conversations, ces murmures nocturnes, que ses parents avaient échangés croyant qu’elle dormait. Mais elle avait tout entendu. Elle s’était glissée jusqu’à la porte du salon et là, avait écouté et regardé ses parents à travers une petite fente dans le bois. Elle avait entendu la voix nerveuse de son père. Avait vu le visage angoissé de sa mère. Ils discutaient dans leur langue natale, que la fillette comprenait, même si elle ne la parlait pas très bien. Son père avait dit tout bas que les temps à venir seraient difficiles. Qu’il faudrait être courageux et très prudent. Il avait prononcé des mots étranges et inconnus : « camp », « rafle », « arrestation », et elle se demandait ce que tout cela pouvait bien signifier. Son père, toujours très bas, avait ajouté que seuls les hommes étaient en danger, que les femmes et les enfants n’avaient rien à craindre, et qu’il irait donc chaque soir se cacher.

Le lendemain matin, il avait expliqué à sa fille qu’il était plus sûr qu’il dorme à la cave pendant un moment. Jusqu’à ce que les choses « rentrent dans l’ordre ». Quelles choses ? pensa-t-elle. « Rentrer dans l’ordre », qu’est-ce que ça voulait dire au juste ? Et quand cela arriverait-il ? Elle brûlait de lui demander ce que signifiaient les mots étranges qu’elle avait entendus, « camp » et « rafle ». Mais il aurait alors fallu avouer qu’elle les avait espionnés, et plusieurs fois, derrière la porte. Elle n’avait pas osé.

« Ouvrez ! Police ! »
La police avait-elle trouvé Papa dans la cave ? Était-ce pour ça qu’ils étaient là, pour emmener Papa dans ces endroits dont il parlait quand il murmurait dans la nuit, ces « camps » qui se trouvaient quelque part en dehors de la ville ?
La petite se hâta à pas de loup vers la chambre de sa mère, à l’autre bout du couloir. Quand elle sentit la main de sa fille se poser sur son épaule, celle-ci se réveilla dans l’instant.
« C’est la police, Maman, murmura la fillette, ils donnent de grands coups contre la porte. »
La mère glissa ses jambes de sous les draps et dégagea les cheveux qui lui pendaient devant les yeux. La fillette trouva qu’elle avait l’air fatiguée et vieille, bien plus vieille que ses trente ans.
« Est-ce qu’ils sont venus pour prendre Papa ? implora-t-elle en s’agrippant au bras de sa mère, est-ce qu’ils sont là pour lui ? »
La mère ne répondit pas. À nouveau, les voix puissantes leur parvinrent depuis le palier. La mère enfila rapidement une robe de chambre, puis elle prit sa fille par la main et se dirigea vers la porte. Sa main était chaude et moite. Comme celle d’un enfant, pensa la fillette.
« Oui ? » dit timidement la mère derrière le loquet.
Une voix d’homme cria son nom.
« Oui, monsieur, c’est bien moi », répondit-elle. Son accent était soudain revenu, fort et presque dur.
« Ouvrez immédiatement. Police. »
La mère porta la main à sa gorge. La fillette remarqua combien elle était pâle. Elle semblait vidée, glacée, incapable de bouger. La fillette n’avait jamais lu autant de peur sur le visage de sa mère. Elle sentit alors l’angoisse lui assécher la bouche.
Les hommes frappèrent une dernière fois. La mère ouvrit la porte d’une main tremblante et maladroite. La fillette tressaillit, s’attendant à voir des uniformes vert-de-gris.
Deux hommes se tenaient sur le seuil. Un policier, avec sa cape bleu marine qui lui tombait sous le genou et son grand képi, et un homme vêtu d’un imperméable beige, qui tenait une liste à la main. Celui-ci répéta le nom de sa mère. Puis celui de son père. Il parlait un français parfait. C’est que nous n’avons rien à craindre, pensa la fillette. S’ils sont français et pas allemands, nous ne sommes pas en danger. Des Français ne nous feront pas de mal.
La mère attira sa fille contre elle. La petite sentait les battements de son coeur à travers la robe de chambre. Elle aurait voulu repousser sa mère, la voir se tenir bien droite, la voir fixer ces hommes avec assurance au lieu de se recroqueviller, au lieu d’avoir le coeur qui cogne dans la poitrine, comme un animal effrayé. Elle aurait voulu que sa mère soit courageuse.
« Mon mari n’est… pas là, balbutia la mère. Je ne sais pas où il est. Je ne sais pas. »
L’homme en imperméable beige la poussa pour pénétrer dans l’appartement.
« Dépêchez-vous, madame. Je vous laisse dix minutes. Prenez quelques affaires, assez pour deux ou trois jours. »
La mère ne bougeait pas. Elle regardait le policier, hébétée. Il était resté sur le palier, son dos barrant la sortie. Il paraissait indifférent, las. Elle posa la main sur sa manche bleu marine.
« Monsieur, je vous en prie… », commença-t-elle.
Le policier se retourna et écarta la main en lui jetant un regard dur et indifférent.
« Vous avez entendu ? Vous nous suivez. Vous et votre fille. Contentez-vous d’obéir. »

Elle s’appelait Sarah de Tatiana de Rosnay (Editeur : Héloïse d’Ormesson)

A lire de suite!

29 oct. 2010

À la découverte d´un site fascinant


Étretat, "La plus grande architecture du monde" (Victor Hugo)
“Si j’avais à montrer la mer à un ami pour la première fois, c’est Etretat que je choisirais” (Alphonse Karr)


Victor Hugo et Aphonse Karr ont eu un véritable coup de foudre pour Etretat. Et comment ne pas citer d´autres écrivains tels que Maurice LeBlanc, Guy de Maupassant ou les peintres Monet, Courbet, Isabey ou les musiciens André Messager et Offenbach.

Étretat dans la littérature

Guy de Maupassant décrit le site d'Étretat en bas des falaises, dans une lettre à Gustave Flaubert, le 3 novembre 1877 :

« Quand on en approche, on aperçoit par dessous l'aiguille d'Étretat qui se trouve à 500 ou 600 mètres plus loin contre la porte d'Aval. Il faudrait que Bouvard tombât sur le varech glissant pour laisser à P[écuchet] le temps de gagner la porte d'Aval sous laquelle on peut aussi passer à mer basse en enjambant de rocher en rocher, parfois en sautant, car il y a presque toujours de l'eau sous cette porte, ce qui ferait reculer Bouvard, lorsqu'il arriverait naturellement à vouloir passer par là. La petite baie formée entre les deux portes a cela de particulier qu'on aperçoit vers le milieu une sorte de demi-entonnoir gazonné, où serpente un sentier très rapide, qu'on appelle la Valleuse de Jambour. Bouvard épouvanté par l'eau sous la porte d'Aval, et ne pouvant enjamber comme P. de rocher en rocher, au risque de se noyer dans les intervalles qui sont très profonds, retournerait sur ses pas et apercevrait la valleuse. Voici l'aspect de cette valleuse [suit un dessin]. J'indique l'herbe par les petits traits et le sentier par la ligne noire. On monte d'abord sur un reste d'éboulement qui mène au pied de la falaise, puis le sentier la longe de A à B, et devient ensuite très rapide, très glissant, avec des pierres qui roulent sous les pieds et les mains, et se termine par de brusques zigs-zags. Les gens craintifs se cramponnent aux herbes. (Cette valleuse, praticable même aux femmes hardies jusqu'à cette année, n'est plus accessible aujourd'hui qu'aux hommes très souples et très accoutumés aux falaises ; on doit la réparer). Autrefois une corde attachée au rocher, allait jusqu'au bas de la descente. Une fois en haut, on aperçoit Étretat, et on y arrive par une descente douce sur l'herbe, de 1 kilomètre environ. Il y a dans le haut de cette montée une butte en terre. On s'y réfugie, par crainte du rhume, après avoir gravi le sentier. »

L'intrigue de L'Aiguille creuse, qui est un des romans de la série des Arsène Lupin écrit par Maurice Leblanc, se déroule en partie à Étretat.

Maigret et la vieille dame, de Georges Simenon, se déroule essentiellement à Étretat, Yport et Fécamp.

Les Pieds dans l'eau, roman de Benoît Duteurtre publié en 2008, narre les souvenirs de l'auteur autour de la ville d'Étretat.

Le point de départ de Falaises (publié en 2005), ouvrage d´Olivier Adam, est le suicide de la mère de l'auteur du haut des falaises.

Étretat dans la peinture

 Claude Monet
  Claude Monet
  Claude Monet
  Claude Monet
  Claude Monet
  Claude Monet
 Courbet
 Delacroix
 Eugène Boudin
Isabey

Pour en savoir plus allez sur : http://www.etretat.net/index2.php (Office de Tourisme d´Étretat) ou écoutez Sylvain Augier ("Vues du ciel").


A vos plumes !

Vantez votre esprit critique ! Donnez de bons arguments. N´hésitez pas à écrire des commentaires sur le sujet proposé.

Voici le premier sujet de discussion de Postage francophone:
A quoi sert la littérature ? La littérature sert pour tout ? La littérature ne sert à rien ? N'est-ce simplement que du "Beau"? A-t-elle valeur plutôt de témoignage? La littérature est-elle devenue "obsolète" ou au contraire s’adapte-t-elle à chaque époque? La littérature est-elle une arme ou seulement un art ? La littérature a-t-elle un rôle à jouer dans la dénonciation des horreurs de notre temps ?
 René Magritte, "La lectrice"
Pierre-Auguste Renoir, "La lectrice"

Soyez le premier à donner votre avis sur ce livre, le nouvel essai de Charles Dantzig!

Pourquoi lire?
Lit-on pour soi, pour les titres, pour le vice, ou pour la jouissance… ? Par amour, par haine ? En avion, à la plage, à voix haute? Lit-on pour se contredire, se faire des amis, se consoler, se réveiller d´une anesthésie… ? Lit-on pour dépasser la moitié du livre en se disant que, après, la descente sera plus facile. Plus que soixante pages !... Cinquante-neuf !...


Vos analyses, remarques, critiques sont les bienvenues !

22 oct. 2010

"Passion Renoir" au musée du Prado
L'Espagne rend hommage au peintre Pierre-Auguste RENOIR (1841-1919).

Au célèbre Musée du Prado de Madrid se tient du 19 octobre 2010 au 6 février 2011 la première exposition monographique en Espagne sur Auguste-Pierre Renoir, l’un des pères du courant pictural de l’impressionnisme. Trente-cinq œuvres de Renoir issues de la collection de l’institut américain Sterling et Francine Clark seront présentées au public. Cette exposition "Passion Renoir" embrasse tous les genres travaillés par l´artiste: le portrait, la figure féminine, les natures mortes, les fleurs ou encore le nu dont "Le lavoir au Bas-Meudon" (1874) et "Le pont de Chatou" (1875).

"Les Renoir que nous avons expriment tout l'éventail de son répertoire", a expliqué le conservateur en chef du Clark Art Institute, Richard Rand, en présentant l'exposition à la presse lundi au Prado, le musée madrilène que Pierre-Auguste Renoir visita en 1892.
"Le pont de Chatou"
"Père Fournaise"

Pour plus d´informations aller sur: http://www.museodelprado.es/.
Bonne visite!
Cocorico pour le cinéma français!
Très bonne comédie romantique. Très bon moment de détente. Mélange d´humour et d´amour. C´est du pur bonheur!

Pétillant premier film de Pascal Chaumeil.
Parmi les têtes d´affiches : Vanessa Paradis, Romains Duris, un excellent tandem.

Synopsis : Alex Lippi a monté sa propre petite entreprise, qui est dans un secteur d'activité bien peu conventionnel. En effet, le jeune homme est briseur de couples professionnel. Son métier consiste donc à séduire des femmes malheureuses en amour, afin de faire voler leur union en éclat. Il est bientôt engagé par un père de famille avec pour mission de séduire la fille de ce dernier, Juliette, qui va se marier dans une semaine avec un brillant homme d'affaires anglais. Un challenge qui va s'avérer bien délicat et mouvementé...

Bande annonce:

 
Un très bon film que je recommande pour passer un vrai bon moment de pur divertissement cinématographique!!!
Film à voir et à revoir!!!

15 oct. 2010

Expressions imagées
Transcription de l´entretien avec Bernard Cerquiglini

Qu'est-ce qu'une expression ou expression idiomatique ?
Expression idiomatique ça veut dire propre à un idiome, propre à une langue, par exemple en français on dit casser sa pipe pour mourir, il n'y a qu'en français qu'on dit casser sa pipe pour mourir. Comme c'est une expression qui passe souvent par une image on dit expression imagée. Il y en a dans toutes les langues, certaines langues en ont plus, le français en a beaucoup, l'anglais aussi, l'italien en abonde, je crois qu'il y en a un peu moins en allemand, mais il y en a dans toutes les langues, et c'est nécessaire. Je dirais que l'expression imagée est propre au langage. Elle joue de la différence entre la signification et le sens qui est propre au langage. Si je dis Pierre a cassé sa pipe, la signification est claire : il a cassé - du verbe casser - avec un complément d'objet - sa pipe. La signification est évidente, on la comprend. Or le sens est tout autre, ça veut dire il est mort. Le principe du langage c'est de jouer sur les significations et un emploi différent. Un autre exemple, si à table dans un restaurant, vous dites à quelqu'un "Pouvez vous me passer le sel?", la signification est une question "Pouvez vous me passer le sel". La personne ne va pas dire "Oui je peux" ou "Non je ne peux pas". La personne va vous tendre le sel. Le sens de l'expression est un ordre poli. Les expressions imagées sont vraiment importantes parce qu'elles sont au cœur du fonctionnement du langage qui est toujours indirect. Le langage ce n'est pas un cri, c'est un outil très raffiné qui permet de faire d'autres choses avec les mots.

Les expressions imagées existent-elles dans toutes les langues ?
Toutes les langues ont des expressions idiomatiques parce qu'elles mettent toutes en œuvre cette grande fonction du langage, mais chaque langue est particulière, chaque langue a son registre d'images. Par exemple casser sa pipe en français. En anglais on dit to kick the bucket, renverser le seau, naturellement ce n'est pas traduisible au sens de la signification. Il faut traduire au niveau du sens, donc pour traduire to kick the bucket, soit je traduis par il est mort, soit, et c'est une meilleure traduction, il a cassé sa pipe. Je traduis l'idée d'utiliser une expression imagée en cherchant une expression imagée correspondante. Chaque langue a son registre d'images, qui sont propres à son génie, à sa culture, à la façon de voir les choses.

Pourquoi la langue française en utilise-t-elle beaucoup ?
Il est vrai que le français, langue poétique et littéraire a beaucoup d'expressions imagées. Il est toujours très plaisant de les utiliser, c'est propre à la langue mais il ne faut pas trop en faire… J'ai connu un vieux professeur de littérature française de l'université de Berkley qui ne parlait qu'en expressions imagées, c'était stupéfiant. Un jour, il m'invite à déjeuner et me dit :"Cher ami, je vous invite à déjeuner à la fortune du pot, entre la poire et le fromage nous pourrons régler cette affaire, ce n'est pas la mer à boire…". Il enchaînait les expressions imagées, toutes propres au français, mais avec une densité telle que cela devenait drôle. Une autre chose drôle, c'est de les traduire. En italien pour dire faire quelque chose de vraiment impossible on dit grimper au miroir. Ce serait intéressant de dire "Non là, vraiment Pierre là grimpe au miroir". C'est totalement incompréhensible mais ça met un peu de poésie et d'étrangeté dans la langue.

Autres mœurs, autres langues, autres temps ?
Les langues ont leurs expressions qui deviennent une sorte de patrimoine linguistique et ce qui est intéressant c'est de voir comment ces expressions imagées se figent et perdurent au delà de l'évolution de la civilisation. Prenez éclairer sa lanterne, plus personne n'utilise de lanterne ! Un coup d'épée dans l'eau, on ne se sa bat plus à l'épée. Toute une série d'expressions renvoient - puisque c'est le sens qui compte - à des situations tout à fait dépassées ou même elles se maintiennent, elles ne sont plus bien comprises, elles sont transformées. Par exemple tomber dans les pommes - et pourquoi pas dans les poires ou dans les melons ? Non, c'est tomber dans les pâmes, c'est-à-dire se pâmer, mais comme le verbe pâmer ne se dit plus, encore moins la pâme pour l'évanouissement, tomber dans les pâmes est devenu tomber dans les pommes. Le sens est maintenu et on l'emploi sans s'en rendre compte, il y a donc dans notre langue des échos du passé. L'expression imagée est un très beau patrimoine linguistique. J'éclaire votre lanterne mais j'espère que ce n'est pas un coup d'épée dans l'eau ?!

Fait-on du neuf avec du vieux ?
La technologie fait des expressions imagées que l'on comprend très bien. Si elle se fige, on ne les comprendra plus, mais encore une fois, il faut penser la dimension historique, je voudrais insister sur une chose : très souvent on créé des expressions imagées, mais à partir d'une situation technique qui est un peu ancienne. Par exemple, deux expressions imagées que j'entends beaucoup dans mon milieu de haut fonctionnaire, de la francophonie…: lorsqu’on parle de quelqu'un dont on dit il a franchi la ligne jaune - je l'entends beaucoup en ce moment -, pardonnez-moi, mais les lignes sont blanches depuis des décennies, c'est une règlementation européenne. Une autre expression, de technocrate, pour dire on est bien dans les règles, dans les normes, on dit ce projet est bien dans les clous… Mais il n'y a plus de clous, ce sont des bandes zébrées ! Donc, en fait, on peut faire du neuf avec du vieux ! Il y a toujours un aspect patrimonial, on continue à parler de clous. C'est une merveille l'expression imagée, parce que c'est poétique, c'est étonnant, ça bouge tout en restant constant, c'est un vieux passé de la langue qu'on utilise tous les jours.

Expression factice, langage cuit ?
Le seul inconvénient des expressions imagées c'est quand tout le monde emploie la même, que cela devient un effet de mode et que du coup elle perd sa fraîcheur, son histoire, voire son sens. Ce que nous autres à l'OuLiPo nous appelons du langage cuit, c'est-à-dire qu'il est cuit, fade, que l'expression n'a plus beaucoup de sens. On entend souvent, et malheureusement ce sont les journalistes, qui, un peu pressés par le temps - il faut faire vite dans ce métier - utilisent une expression qui circule et c'est pénible, parce qu'on a l'impression que le langage est complètement cuit, rata-cuit, sans aucune saveur et il n'y a plus cette vigueur de la langue. Je crois qu'il faut faire attention.


Petit dico des expressions imagées :

Avoir un coeur de pierre.
DEFINITION: Être dur, froid et impitoyable.

C'est blanc bonnet et bonnet blanc.
DEFINITION : Cela revient au même

Le mariage de la carpe et du lapin.
DEFINITION : Une alliance saugrenue, une union mal assortie

Rire, se tordre comme une baleine. (fam.)
DEFINITION : Rire en ouvrant la bouche toute grande.

Bouc émissaire.
DEFINITION : Dans la religion hébraïque, le bouc émissaire était le bouc que le prêtre chargeait des péchés d'Israél le jour de Yom Kippour (la fête de l'expiation). Au sens figuré, il est devenu la personne sur laquelle on fait retomber les torts des autres.

"Etre comme un poisson dans l'eau" ou "être heureux comme un poisson dans l'eau".
DEFINITION : Se trouver dans son élément, se sentir à l'aise, profiter des conforts.

Un vent à décorner les bœufs.
DEFINITION : Il y a beaucoup de vent.

Etre / se croire sorti de la cuisse de Jupiter.
DEFINITION : Se croire remarquable, exceptionnel.

Tiré par les cheveux.
DEFINITION : Inutilement compliqué.

Nuit blanche.
DEFINITION : Une nuit où l’on ne dort pas.

Poser un lapin.
DEFINITION : Ne pas se présenter à un rendez-vous.
Hommage à un géant du cinéma
Le réalisateur Claude Chabrol est mort
LEMONDE.FR avec AFP | 12.09.10 |
Le cinéaste Claude Chabrol est mort, dimanche matin 12 septembre, à l'âge de 80 ans, a annoncé Christophe Girard, adjoint à la mairie de Paris, chargé de la culture. Le réalisateur du Beau Serge, de Violette Nozière, de La Cérémonie ou encore de Merci pour le chocolat avait reçu la Caméra de la Berlinale 2009 pour l'ensemble de sa carrière. C'était "un immense cinéaste français, libre, impertinent, politique et prolixe. Merci Claude Chabrol, merci pour le cinéma !", a commenté M. Girard, adjoint chargé de la culture.
Figure de la Nouvelle Vague avec François Truffaut et Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, amateur de polars et d'humour grinçant, adorait croquer les travers de la bourgeoisie de province, avec ses scandales étouffés sous une respectabilité de façade, n'hésitant pas à forcer le trait jusqu'à la limite de la noirceur absolue.

Né le 24 juin 1930 à Paris, dans une famille de pharmaciens, il passe son adolescence dans la Creuse, pendant la seconde guerre mondiale, avant de s'inscrire aux facultés de lettres et de pharmacie de Paris. Licencié ès lettres, il participe en tant que critique de cinéma au lancement de la Nouvelle Vague en écrivant dans les Cahiers du cinéma de 1952 à 1957, aux côtés de François Truffaut et Jacques Rivette.

Claude Chabrol s'impose rapidement en tant qu'auteur, réalisateur et producteur de films. Le Beau Serge (1957), avec un nouveau venu, Jean-Claude Brialy, obtient le prix Jean Vigo et le grand prix du Festival de Locarno en 1958 et Les Cousins remportent en 1959 l'Ours d'or du Festival de Berlin. Il divorce pour épouser la comédienne Stéphane Audran qui sera l'une de ses interprètes fétiches (La Femme infidèle, Le Boucher, Juste avant la nuit).
Avec Violette Nozière (1978), célèbre empoisonneuse parricide dans les années trente, il contribue à révéler le talent de l'actrice Isabelle Huppert. Claude Chabrol lui confiera le rôle principal dans cinq autres films dont Une Affaire de femmes (1988), La Cérémonie (1995) et Merci pour le chocolat (2000, Prix Louis-Delluc), élargissant sa galerie de "monstres", mais aussi Madame Bovary.

Plus légers, Inspecteur Lavardin et Poulet au vinaigre, ses polars provinciaux tournés avec le comédien Jean Poiret, connaîtront un vif succès. L'ensemble de sa carrière (plus de 80 films pour le cinéma et la télévision) a été couronnée par le Prix René Clair de l'Académie française (2005) et le Grand prix 2010 des auteurs et compositeurs dramatiques.

Filmographie

2009 - Bellamy
2007 - La fille coupée en deux
2005 – La comédie du pouvoir
2004 – Le Fantôme d’Henri Langlois
2003 – La demoiselle d’honneur
2002 – La Fleur du Mal
2000 – Merci pour le chocolat
1999 - Au coeur du mensonge
1997 - Rien ne va plus
1995 - La cérémonie
1994 - L'enfer
1993 - L'oeil de Vichy
1992 - Betty
1991 - Madame Bovary
1990 - Docteur M
1990 - Jours tranquilles à Clichy
1988 - Une affaire de femmes
1987 - Le cri du hibou
1986 - Masques
1985 - Inspecteur Lavardin
1984 - Poulet au vinaigre
1984 - Le sang des autres
1982 - Les fantômes du chapelier
1980 - Le cheval d'orgueil
1978 - Violette Nozière
1977 - Les liens de sang
1976 - Alice ou la dernière fugue
1975 - Folies bourgeoises
1975 - Les magiciens
1974 - Les innocents aux mains sales
1974 - Une partie de plaisir
1973 - Nada
1972 - Les noces rouges
1972 - Docteur Popaul
1971 - La décade prodigieuse
1970 - Juste avant la nuit
1970 - La rupture
1969 - Le boucher
1969 - Que la bête meure
1968 - La femme infidèle
1967 - Les biches
1967 - La route de Corinthe
1966 - Le scandale
1966 - La ligne de démarcation
1965 - Le Tigre se parfume à la dynamite
1965 - Marie Chantal contre Docteur Kah
1964 - Le Tigre aime la chair fraîche
1962 - Landru
1961 - Ophelia
1961 - L'Oeil du malin
1960 - Les godelureaux
1959 - Les bonnes femmes
1959 - A double tour
1958 - Les cousins
1958 - Le beau Serge



Vidéo hommage pour le chef de file de la "Nouvelle Vague", Claude Chabrol.

Claude, vous étiez le monstre du cinéma. Vous allez nous manquer terriblement.
Au revoir M. Chabrol.

10 oct. 2010

Hit-parade 2010 de Postage francophone

Zaz, un nom à retenir.
Nouvelle étoile dans l´histoire de la musique. 
Découvrez sa voix cassée, son rythme jazz/pop.
Je vous laisse découvrir le clip, "Je veux"!

Paroles : "Je veux"

Donnez-moi une suite au Ritz, je n'en veux pas !

Des bijoux de chez CHANEL, je n'en veux pas !
Donnez-moi une limousine, j'en ferais quoi ? papalapapapala
Offrez-moi du personnel, j'en ferais quoi ?
Un manoir à Neufchatel, ce n'est pas pour moi.
Offrez-moi la Tour Eiffel, j'en ferais quoi ? papalapapapala

Refrain:
Je Veux d'l'amour, d'la joie, de la bonne humeur, ce n'est pas votre argent qui f'ra mon bonheur, moi j'veux crever la main sur le coeur papalapapapala. Allons ensemble, découvrir ma liberté, oubliez donc tous vos clichés, bienvenue dans ma réalité.

J'en ai marre de vos bonnes manières, c'est trop pour moi !
Moi je mange avec les mains et j'suis comme ça !
J'parle fort et je suis franche, excusez moi !
Finie l'hypocrisie moi j'me casse de là !
J'en ai marre des langues de bois !
Regardez-moi, toute manière j'vous en veux pas et j'suis comme çaaaaaaa (j'suis comme çaaa) papalapapapala

Refain x3



Shy´m, la petite bombe pop!
Découvrez le clip de Shy´m, "Je sais", tube électro pop. C´est une vraie réussite!

Paroles : "Je sais"

Je sais, que je ne suis pas toujours facile et,
Je sais que je te rends la vie parfois difficile,
Je sais que c'est dur c'est dur d'être toi,
Mais je sais qu'avant c'était pas comme ça

Refrain :
Hey Hey, qu'est-ce qui y a?
Vas-y crie un peu, mais dis-moi
Mais qu'est-ce que t'as à vouloir m'tuer des yeux? (tuer des yeux)
Serais-tu en train de perdre le Nord?!
Crie de tout ton corps,
Je sais je te rends fou,
Mais ça te vas plutôt bien hein hein...

Je sais, que t'en a parfois par dessus la tête et,
Je sais que je pourrais des fois t'épargner peut-être,
Je sais que tu m'aimes, tu m'aimes comme ça,
Mais je sais que je te mets hors de toi (Oh baby)

Refrain

Mais dis-moi toi,
Si grand si fort,
Cet homme que personne atteint,
Ce cœur de pierre,
Ces bras de fer qui me soulèvent d'une main,
Qu'est-ce qui y a?
Mais qu'est-ce qui y a baby?
Qu'est-ce que t'as?
Mais qu'est-ce qui y a?

Refrain (x2) :


Fatal Bazooka, "Ce matin va être une pure soirée"
Terriblement accrocheur et drôle, super entraînant!

Paroles : "Ce matin va être une pure soirée"
(Feat. Big Ali Pzk Dogg Soso & Dj Chris Prolls)

PZK
Je sens que ce matin va être une pure soirée…

Big Ali
Fatal Bazooka!
Featuring Big Ali!
Featuring PZK!
Featuring Dogg Soso!
Featuring Chris Prolls!
Let’s go!

Fatal Bazooka
Lundi matin je suis dans mon lit
J’ai fait la teuf toute la nuit
Jeudi Vendredi Samedi
Pas possible que ce soit déjà fini
C’est toujours auch c’est toujours down
Toujours en rûte une question me turlute
Pourquoi attendre le samedi pour faire le party party
Ensemble d’être au V.I.P.
La nuit tous les chasseurs ont faim
Chope l’Iphone! [...] BM
RDV boulangerie 10h du mat’ et c’est parti
Pour le party le party…

PZK
Vas-y DJ fait péter le son
10h du matin on est déjà à fond (Louder)
Je sens que ce matin va être une pure soirée
Nous on fait oh eh oh oh eh oh!

Big Ali
[...]

Fatal Bazooka
Pain au chocolat!
10h du mat sur le périph’ (on fait la teuf)
12h17 maison de retraite (on fait la teuf)
A l’heure du goûter à la crèche (on fait la teuf)
En garde à vu à 19h (on fait la teuf)
On fait la teuf…

Chris Prolls Fatal?
Fatal Bazooka Ouais?
Chris Prolls Je vais pas pouvoir venir faire la teuf mon grand père vient de mourir
Fatal Bazooka Yeah! Un enterrement! On arrive!! »

PZK
Vas-y DJ fait péter le son
10h du matin on est déjà à fond (Louder)
Je sens que cet enterrement va être une pure soirée
Nous on fait oh eh oh oh eh oh!
Big Ali Let’s Go!

Dogg Soso
Y’en a qui sonnent sur le parquet
Casquette basket j’suis déjà prêt
Quand tu pars au taf’ moi je pars en teuf
Tu te prends des baffes on se fait des meufs

PZK
Le soir c’est ringard nous on rentre pas tard
On sort tôt on a les montres réglées à l’heure de Tokyo

Dogg Soso
Et on bouge (bouge) danse (danse)
Claque des culs et branche (branche)
Pousse les watts dans les waters
Et hoche la tête comme une tellière

PZK
Non non y’a rien de bizarre
La taurine coule à flot
10h du mat’ on fait la teuf
C’est mieux qu’à Ibiza

PZK
Vas-y DJ fait péter le son
10h du matin on est déjà à fond (Louder)
Je sens que ce matin va être une pure soirée
Nous on fait oh eh oh oh eh oh!…
(x2)

Big Ali Everybody in the club
Fatal Bazooka Tout le monde dans le son
Big Ali Let’s Go! Let’s Go!
Fatal Bazooka Laisse aller! Laisser aller!
Big Ali Put yours hands in the air
Fatal Bazooka Lève ta main dans les cheveux

Fatal Bazooka!!!

Regardez le clip:

9 oct. 2010

Quelques règles orthographiques
Les nombres au pluriel:
Vingt / Cent / Mille / Million / Milliard
Merci professeur Cerquiglini!

Accent circonflexe
L´accent circonflexe, quand vient-il coiffer les voyelles a, e, i, o, u? Cliquez ICI pour connaître la règle concernant l´emploi de l´accent circonflexe.

8 oct. 2010

Film qui vaut la peine d´être vu!
DEVINETTE:
Je suis un film de 2010, tourné dans les Charentes, j'ai pour personnage principal un type énorme à qui la vie n'a guère souri, qui approche la vieillesse, ce personnage est incarné par Gérard Depardieu, je suis, je suis... Et la réponse ne sera pas Mammuth, mais La Tête en friche, de Jean Becker.

Synopsis : C'est l'histoire d'une de ces rencontres improbables qui peut changer le cours d'une vie : la rencontre entre Germain, la cinquantaine, presque analphabète, et Margueritte, une très vieille dame très érudite. Germain mène une vie tranquille entre ses potes, sa copine Annette et sa caravane, installée au fond du jardin de sa mère. Il n'a jamais connu son père, sa mère s'est retrouvée enceinte de lui sans le vouloir et lui fait bien sentir. Et à l'école primaire, il était la tête de turc de son instituteur. Ses copains de bistrot l'aiment bien, mais se moquent souvent de lui. Pourtant Germain, loin d'être un imbécile, est un philosophe candide, un diamant brute dans lequel jamais personne n'a songé à tailler de facettes. Si sa tête est restée en "friche", c'est qu'on ne l'a pas cultivée. Un jour, il va rencontrer Margueritte qui va lui lire à haute voix des extraits de romans. Germain va découvrir la magie des livres, dont il se croyait exclu à jamais. Mais Margueritte perd la vue, et pour l'amour de cette petite grand-mère malicieuse et attentive, il ira jusqu'à se mettre à lire pour elle, à haute voix, lorsqu'elle ne pourra plus le faire. C'est une histoire qui parle de gens simples et vrais, parfois touchants, amusants et souvent très drôles. Une histoire tendre, pleine d'espoir, qui prouve qu'il est toujours possible d'apprendre et jamais trop tard pour être heureux.

Avis de la presse
" Joli conte dans ce monde de brutes, histoire de montrer qu'il y a de l'espoir même pour les cas les plus désespérés " (Snatch).
" Les tête-à-tête pleins de charme et de douceur du couple Depardieu-Casadesus, actrice au charme décidément intemporel, sauvent l’ensemble. " (Nouvel Obs).
" Film qui tourne les pages d’un livre, celui du temps de vivre et d’aimer. " (Pariscope).
" Une fable où Depardieu découvre la magie des mot grâce à Gisèle Casadesus. " (Studio CinéLive).
Très belle adaptation cinématographique du roman de Marie-Sabine Roger.
Découvrez la bande-annonce.



3 oct. 2010

DEVINETTES
Regardez ces caricatures et devinez de quels écrivains francophones il s´agit.
La solution se trouve dans le 1er commentaire.



Vous avez deviné? C´est facile! Avez-vous remarqué les indices? Ça peut vous aider. Bon courage à tous et à toutes! Encore merci de votre participation.

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