2 mai 2022

"Sentinelle Sud", un film d’après-guerre au moyen duquel Mathieu Girault nous abreuve de la difficilissime réinsertion des soldats ravagés par la guerre et hantés par les syndromes de stress post-traumatiques, une blessure psychique invisible voire honteuse, un infernal enfer duquel ils ne peuvent échapper


Synopsis de cet intense thriller fort palpitant d’une implacable noirceur 
A la suite d’une opération clandestine en Afghanistan en 1998 qui a décimé son unité, le soldat de l´armée française Christian Lafayette, rescapé de cette embuscade meurtrière mais ayant frôlé et côtoyé la mort, est de retour en France écorché vivant de la tête au pied voire traumatisé et super accro à la violence et à la came de sorte à mieux faire face à tous ses démons diaboliques. 
Quoique désaxé et sans attaches, presque vaincu par les chants de sirène du désarroi, il essaie de reprendre et de mener une vie normale, de chercher sa place au sein de la vie civile tout en tentant de déceler des repères dans un quotidien moins guerrier, cependant, sans le vouloir, il s´engouffre dans les griffes et les entrailles d´un trafic d’opium – Ô combien crapuleux ! – pour sauver ses deux frères d’armes survivants, quoique atteints de moult séquelles. En plus, il se retrouvera aussi au cœur d’un secret pour lequel des gens hauts placés seraient prêts à tuer. 

Ceci dit, il conviendrait pour mieux comprendre ce film à suspense de regarder la bande annonce.


Au fil de ces scènes, vous avez alors pu constater que ces soldats, abîmés physiquement, brisés mentalement, plongés dans les profondeurs d´une amère amertume qui est disséquée tout au long du film, essayant tant bien que mal d’avancer tout en ayant tenté à maintes reprises de se reconstruire en se cramponnant à quoi que ce soit, ne réussissent plus à parvenir à se réinsérer dans la société, ce qui nous amène à conclure que cette nouvelle existence va être aussi redoutable et meurtrière que le ravage vécu lors du conflit d’Irak qui va continuer à les effilocher à mesure que le temps passe. Non qu´ils soient totalement anéantis par cette souffrance si envahissante, mais parce que la société ne leur propose finalement pas grand-chose une fois rentrés malgré que tous ces soldats – ces hommes et ces femmes – aient risqué leurs peaux dans d´atroces combats sanguinaires. 
Sachez que les guerres, où qu’elles soient, bouleversent les âmes combattantes qui se sont retrouvées aux premières loges des massacres sanglants, engendrant un traumatisme dont elles sont incapables de se remettre en les convertissant en vétérans meurtris, se murant dans le silence, vivant dans la honte et cachant qu’ils sont en souffrance, rongés voire empoisonnés par cette si perfide pathologie. Et, sous prétexte qu´il n'est point toujours facile de dénicher un professionnel qui comprend ce type de maux dont les plaies sont incurables, nombreux sont les vétérans tourmentés qui s´écartent de la voie de la guérison. 

Pour clore, je vous propose de parler de comment revient le soldat qui a guerroyé en Indochine, en Algérie, au Liban, au Vietnam, en Irak, des pays en proie à des conflits ayant ensanglanté l´histoire de l´humanité; parlez de leur sort, de leurs esprits qui désertent, de ces victimes de la brutalité de la guerre qui métamorphose leurs corps et leurs esprits en épaves, des êtres qui essayent en vain de ramasser les morceaux en lambeaux éparpillés au milieu des débris de l´autel de la rédemption.

2 commentaires:

  1. Ô la violence ! Quel sujet humaine ! Quel tabou auquel on veut toujours échappé ! Ce n'est pas la guerre la majeure incarnation de la violence humaine ? Selon moi, il faut que nous pensions et discutions ces thèmes d'urgence.
    On essaie toujours de fuir de notre condition humaine à travers de l'éducation, par exemple ; mais, enfin, on se rencontre à nouveau dans un nouveau conflit entre pays, comme l'envahissement de Russie en Ukraine maintenant, mais on ne peut oublier les autres comme l'interminable conflit de Palestine et Israël, les problèmes en Colombie, les attaques saoudiens au Yemen, ou les guerres civiles en Syrie, en Somalie...
    Et pourquoi, je me demande, nos gouvernements sont si « courageux » pour envoyer nos jeunes soldats afin qu'ils combattent si loin de leurs maisons et familles ? Pourquoi est-ce qu'ils ne sont pas capables d'organiser un correcte accueil et réinsertion de ces soldats dans leurs pays d'origine ? Si messieurs les Présidents ne s'écartaient pas et étaient plus conscients du ravage, de l'anéantissement régnants aux camps guerriers, ils concevraient des plans pour réintégrer ces gens au sein d'une société moins brutale ; apparemment, au moins.
    Un combattant qui est de retour, qui a cohabité avec la plus grande cruauté humaine... Ça ne doit pas être facile pour lui d'oublier tout ces souvenirs cauchemardesques, d'ignorer le piètre future d'une société en guerre – de sa population et ses enfants –, d'acquérir encore une fois des codes de communication moins agressifs...
    Ce résumé du film Sentinelle Sud est très suggestif et personnellement il me donne envie de voir cette histoire. Néanmois, comment faire pour éviter ces conséquences parmi les soldats qui sont de retour ? Comment les aider à récuperer une vie qui est devenue une remembrance floue après les horreurs et les frayeurs de la guerre ?

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  2. Lorsque la foudre de la guerre transperce le prisme de l’expérience humaine, elle se décompose en de multiples facettes (la détresse, le désespoir, la peur, la méfiance, l’aliénation) touchant tous ceux qui s’y voient piégés et chamboulant à jamais leurs vies.
    C’en est davantage pour ceux qui sont aux premières loges du conflit  car si la population civile souffre de manière passive les ravages -ô combien dévastateurs et multiples - et cherche craintivement à tenir, les soldats, eux, ont la double mission de survivre et de tuer: deux tâches qu’ils doivent accomplir avec pareil acharnement. Une fois descendus au gouffre profond de leur misère spirituelle, certains d’entre eux ne remontent plus, demeurant entre les brumes de la folie, la surexcitation et l’ incapacité de trouver du goût à une vie estompée, irréelle dans sa mollesse.

    Après avoir côtoyé l’innommable et avoir frôlé la déraison, après avoir participé de ses propres main dans la destruction et la massacre, d’où puiser la force pour aller retrouver celui qu’on était avant ? Est-ce qu’il y de la place pour l’innocence, pour la douceur et la tendresse, après avoir pataugé dans le chaos et s’être confronté au pire ?

    Il me semble qu’ une réinsertion soigneusement planifiée ainsi qu’un suivi psychologique durable seraient un premier pas. Le déni ou le silence dans lequel certains soldats se retranchent après le conflit cache peut-être le trauma du vécu mais aussi la honte de ne pas être à la hauteur de l’image guerrier-sans-remords et l’humiliation de se penser héros de pacotille qui va pleurnicher auprès du psy au lieu de s’assumer. Libérer la parole et trouver un moyen de se sentir utile pourraient contribuer à alléger la conscience meurtrie de tous ceux qui ont été à la fois victime et bourreau.

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