Descriptif de ce suspense politique, médiatique et policier au moyen duquel la plume du romancier David Dufresne traite de puissance médiatique, de présidentielle et d’État d’urgence:
La trame se déroule en France, neuf jours avant le second tour de l'élection présidentielle opposant Emmanuel Macron et Elsa Sénéchal, candidate du Parti identitaire. C´est alors que le multimilliardaire industriel Philippe Rex, puissant propriétaire de l´ultra droitière chaîne d´information en continu Rex News ayant mis dans le débat public l´extrême droite en déployant une vision du monde qui est la sienne, est kidnappé. Et peu après, une photographie de l'otage, menacé au bord d'une rivière, est postée sur Twitter et l´on découvre que le ravisseur exige un débat en direct avec Emmanuel Macron à la veille du second tour de l'élection présidentielle sur le plateau de Rex News, de manière à se faire le porte-parole des sans voix.
Dans cet ouvrage proche du polar qui est un compte à rebours hyper frénétique jusqu´au second tour de l´élection présidentielle, son auteur qui ausculte le réel par le biais de la fiction, décrypte les engrenages du pouvoir politique, le cirque médiatique d'une élection, les rouages de la République, l’extrême-droitisation très conservatrice des esprits de gens de 20 ou 30 ans s´étant imbibés des vieilles idées fascistes, la monopolisation de l’espace médiatique par l’extrême droite, la culpabilité de la gauche déboussolée, bref un livre dépeignant des trucs pas trop glorifiants qui font dérailler toute une nation, tout en traçant la ligne à suivre.
D´après vous, l´information diffusée par les médias, tourne-t-elle dans le bon sens? Fabrique-t-elle une opinion?
Les médias, sont-ils complices de la montée de la droite?
Les chaînes, donnent-elles des priorités à certains sujets?
A savoir:
"19h59" a été publié aux éditions Grasset le 9 mars 2022, à quelques jours du premier tour de l´élection présidentielle 2022.
Pour clore, lisez un extrait (l´incipit) issu de ce livre qui est tombé à pic:
Neuf jours avant le second tour
En contrebas, la ruche s’agitait, toute à son œuvre et à mon succès, indifférente à mon sort, comme je l’étais au sien.
C’est quand la porte s’est refermée que j’ai perçu son souffle dans ma nuque. Le métal bougeait comme s’il cherchait entre les côtes, un dard pour me percer, comme il se devait : en traître.
Il n’y a jamais eu de barre d’appui dans cet ascenseur.
Le métal, c’était ma hantise. Le canon d’une arme.
Cet espace, je l’avais voulu, et même dessiné, tout de verre, transparent, pour qu’on me voie bien, que tous les employés sachent quand j’étais là, au-dessus d’eux, au sommet de l’Olympe ; Paris, ce chenil, à mes pieds. Un ascenseur concave et de vitre, la presse avait adoré mes sornettes – Madeleine Jiffré l’avait compris : cet ascenseur, c’était moi, ma marque de fabrique, la transparence et la rondeur apparente ; ces carreaux translucides signifiaient que je n’avais rien à cacher de mon héritage, ou plus rien, ou plus grand-chose, rien qui puisse mettre en péril l’image du pays. Cette vue imprenable sur mes studios était l’aboutissement de ma vie, ma grande affaire, sur mes petites affaires.
Avec cette cage de nudité, je voulais rendre lointaines les asianeries de papa. Fortune était faite, loué soit Lui : il fallait en tirer profit, et sans sourciller, et sans culpabiliser. D’où ce verre, cette visibilité brandie ; et ces arrondis de parois et de parure. Pur joyau de design d’intérieur, outil de rupture d’apparence.
Pourquoi étais-je maintenant sous la menace ?
Mon père avait connu la bonne époque. Pas de comptes à rendre en place publique, pas de service après-vente, ni pub ni com, il n’y avait qu’à se baisser. Le sang des ouvriers jaunes se confondait avec une seule couleur, la plus belle, la patriote : la couleur de la stabilité de la France. Les rétrocommissions, et les petits compromis, longtemps, personne ne les voyait, ou ne voulait les reconnaître. La corruption avait ceci de bien qu’elle fixait les tarifs du marché. La traîtrise est, quoi qu’on en pense, comme un métal froid : très abordable.
Paix à son âme, au père : Antoine Rex. Il avait pu travailler en toute tranquillité, à l’abri du regard des uns, des jugements des autres. Ceux qui venaient à la gamelle savaient, mais comme disait papa, ils venaient à la gamelle. Ça les tenait, ces toutous. Les plus dociles étaient parfois les plus puissants, sur le papier. Le défilé à la maison de ministres ventre à terre m’a probablement forgé mieux que toute leçon de vie. Ils venaient chercher un poste futur, un petit service, un conseil d’ami, des enveloppes – un pacte face à leurs propres renoncements. Pourquoi respecter ces indignes ?
Et maintenant, ils se vengeaient ? Lesquels ? Lequel ? Laquelle ? Dans mon dos, la silhouette se tenait sans un bruit, sans un indice. […]
Tous les partis politiques aspirent, souhaitent contrôler les journaux et les chaînes de télévision sous prétexte que ces médias informent la vérité étant donné que la vérité est la sienne.
RépondreSupprimerEn effet, ces médias, sous le paradigme de la neutralité, mettent l’accent sur une nouvelle, par contre en cachent d’autres ; diffusent une même nouvelle avec insistance vu que la répétition crée la vérité, en partageant petites anecdotes sans intêret telles que super nouvelles ; en transmettant emouvantes histoires de sorte a toucher le cœur de la population démuni.
En somme, les médias fabriquent des opinions et les modèlent.
Par ailleurs, les médias sont un modèle d’affaires. Le bruit de fond qui produit la extrême droite c’est un affaire bien juteux. N’importe quoi le bien général.
Le rôle joué par le journalisme est, de mon point de vue, décisif depuis son apparition au 19ème siècle. En plus, du moment que les grands pouvoirs économiques et politiques se sont rendus compte de cela, ce phénomène a notamment cru au fil du temps.
RépondreSupprimerDans le cadre de la communication de notre société actuelle, l'opinion de la population d'un tel pays, ce n'est pas conformée seulement par les médias : les partis politiques, l'éducation, l'environnement, la famille, nos expériences vitales... Ce ne sont que quelques éléments qui construent notre vision de l'actu, d'autant plus que les médias deviennent peut-être le facteur le plus constaté par son caractère visuel, communicatif et remarquable. Si important que soit ce secteur de nos jours, je crains que les médias ne développent pas un débat sociale positive et on peut constater cela en appréciant la confrontation politique si polarisée en France, en Espagne, aux États-Unis, en Italie, au Royaume-Uni, etc.
Contrairement à l'opinion de plein d'experts politiques, je ne considère pas que la montée de la droite européenne obéisse à des conséquences directes du traitement dans les médias. Au lieu de reprocher ceci aux médias, les partis politiques qui se font appelés « de gauche » devraient se demander comment est-ce qu'ils ont traité des sujets comme la classe sociale, le sujet politique, l'insertion des partis et des syndicats dans le débat public ou les mouvements politiques internationaux. Il faudrait que l'on étudie, quand même, les divers canaux de diffusion d'idées qui sont apparus dernièrement (réseaux sociaux, streaming comme Twitch ou podcasts, par exemple)
Enfin, j'ai l'impression que les chaînes de télé, radio ou les journaux, nous épuisent avec les thèmes choisis par eux, même s'il est de manière intéressée ou pas. La Covid, la guerre en Ukraine, la hausse du prix du gazole... On écoute et on parle tant et si bien que on devient trop fatigué pour qu'on puisse continuer à en savoir plus.