11 juil. 2021

"Tout s´est bien passé" de Ozon ou la quête d’une fin de vie que la loi française interdit

Le « tourisme de la mort » quoiqu´étant un sujet sociétal polémique et gravissime au cœur de l´actualité, un sujet tabou qui n´a pas encore été brisé, engendrant une peur difficilissime à apprivoiser, est ciblé dans cet intime long-métrage familial, en lice pour la prestigieuse Palme d´or au Festival de Cannes – Ô combien convoitée ! –, adapté du roman autobiographique d’Emmanuèle Bernheim, paru en 2013, dépeignant le déclin et le suicide assisté de son père André, en vue d´alimenter dans la conscience des individus une approche acceptable liée à ce type d´insoutenable demande à maints égards perçue comme répulsive. 

Tout au long de ce drame doux-amer, le prolifique cinéaste François Ozon met en scène le portrait d´un octogénaire (rôle joué par André Dussollier) dont l´existence a été brutalement chamboulée par un accident vasculaire cérébral (AVC), et sa relation complexe avec sa fille aînée (rôle joué par Sophie Marceau) à qui il suppliera de l’aider à en finir avec le délabrement de son corps décrépit, à abréger la létale insupportable souffrance inhumaine et le mortel tourment jaillissant de son état de dépendance si mortellement asphyxiant ; bref, à être euthanasié et à mourir dignement dans une clinique suisse au sein de laquelle cette démarche du suicide assisté est légale mais dont le coût fort exorbitant n´est pas à la portée de quiconque. 

Et vous, tout en sachant que répondre à ce type de requête c´est illégal et que ce vieil homme, quoiqu´étant un être se ressentant désarmé et terrassé par cette maladie incurable, dépouillé de ses capacités physiques, incarne un vilain père qui n´a même pas épargné son épouse (rôle joué par Charlotte Rampling) vu qu´il préférait mener une vie sentimentale d’homosexuel et la délaisser sans aucun remords alors qu´elle était assaillie par la maladie de Parkinson, seriez-vous disposés à l´aider à mettre un terme à ses jours de sorte à rejoindre des eaux paisibles ainsi qu´à arpenter les sentiers d´un combat fortement houleux jonché d´écueils dont certains paraissent infranchissables et insurmontables? 

A votre avis, conviendrait-il de considérer l’assistance au suicide comme un droit de l’homme ou conviendrait-il de mettre des limites à l’autodétermination? 

Faites-vous partie de cette écrasante majorité d´âmes étant hantée par le thème de la disparition et de la fin de vie? 

Pour clore, je vous convie à regarder la bande annonce de ce film bouleversant voire haletant gorgé de gravité et de légèreté ; autrement dit, un rendez-vous cinéphile à ne pas manquer, d´autant plus que l´on espère que ce film sera propice à estomper les craintes vis-à-vis de cette question si controversée et qu´il aboutira à des débats moins déroutés et déroutants.



3 commentaires:

  1. L'euthanasie, un sujet tabou et polémique dans plusieurs régions du monde et malheureusement c'est une idée très habituelle dans beaucoup de familles.
    C'est assez dur de voir comment un membre de la famille souffre à cause d'une maladie incurable et dégénérative, cependant c'est pire s´il ou elle te dit qu'il ou elle veut mourir, et en plus, pour cela, tu dois aller dans un autre pays.
    C'est pourquoi l'euthanasie devrait être légale pour tout le monde qui souhaite l'utiliser. Ce ne serait pas obligatoire sinon optionnel, mais que ce soit le malade qui décide.
    D'ailleurs, il ou elle ne mourrait pas seul/seule, sinon entouré(e) de la famille.

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  2. Marie Angèle et Anne Marie Cabrejas vous proposent de lire :

    Tout s´est bien passé ! Vraiment et pour qui ?
    En tout cas, c´est évident pour cette clinique suisse qui fait sûrement d´excellentes recettes sur le compte de la vie des autres, de ces pauvres désespérés qui loin de se voir réconfortés, animés, encouragés, soutenus dans la lutte contre la douleur ou la mort, sont poussés, même stimulés à mettre fin à leurs jours souvent au grand soulagement de leurs proches enfin libérés, en quelque sorte, des contraintes dérivées de la détérioration physique ou mentale dont sont atteintes moult personnes, vieux, jeunes et enfants qui ont perdu leurs capacités pour cause d´accident ou de maladie.
    Que faire alors ? Admettre que sous prétexte de charité on peut expédier vers l´au-delà ceux qui ne se conforment plus à une existence qui leur semble misérable pour maintes raisons? Incapacité, maladie, pauvreté, inconformisme, peur, angoisse, désespoir face à un avenir incertain... La liste est longue.
    Combien de jeunes qui ne s´acceptent pas physiquement (boulimiques, anorexiques, handicapés, trans...) et qui malheureusement aboutissent parfois au suicide, auraient recours à ce système beaucoup plus facile s´il était à la portée de leur main ?
    Parler de l´euthanasie si à la légère devrait être absolument condamnable vu la gravité de la question.
    Or, loin de là, dans tous les milieux « progressistes » on aborde le sujet avec la plus grande aisance comme s´il s´agissait d´un fait naturel, voire bénéfique et positif.
    Une culture de la mort, traitée avec frivolité, s´est installée parmi nous.
    De façon constante et sans relâche, que ce soit à travers des films comme celui qui nous occupe ou dans des livres de texte (ex : EOI -Thème 18 du C1), l´euthanasie nous est présentée comme une libération, une aubaine. Accepter cette idée, ce n´est pas succomber à un lavage de cerveau. Bien au contraire, c´est enfin devenir adulte, c´est faire partie d´une élite qui se maîtrise, qui se veut supérieure, qui travaille et agit pour le bien commun en déblayant l´espace pour ceux qui sont parfaits et qui, par le même biais, libère l´humanité d´une population improductive et coûteuse tout en allégeant les caisses de l´État.
    Vive la nouvelle moralité !
    Seulement, on débute avec un grain de sable et on se retrouve avec une montagne.
    Place aux exécutions en masse de toute sorte ? Pourquoi pas ?
    À l´heure actuelle, sans besoin d´euthanasie, la science dispose de moyens pour soulager la souffrance dans les cas de maladies graves et terminales. La fin arrive inéluctablement. Inutile de l´activer et encore moins d´aller en Suisse se faire vider les poches.

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  3. Il faut dire que le film a l’air superbe, pour le casting et la bande annonce...;quels acteurs...! et les premiers plans qu'on peut y voir, j’ai adoré!; ça fait une semaine exactement que mon aimé et moi, nous avons vu le film "la decisión", con Susan Sarandon, sur le même sujet: impréssionnant...!

    Nous savons que notre corps est fort et qu’au milieu des maladies et des situations limites, il lutte pour s’accrocher à la vie en faisant doublement douloureux ce verre amer...; qui a le pouvoir sur la vie et la mort...? nous non...; au lieu d’aider à mourir, il faudrait endormir, soulager la douleur, fournir des traitements plus forts; en un mot : investir dans des solutions pour soulager cette douleur...

    J’ai vu mon père se débattre entre la vie et la mort et il a été la pire image de ma vie. Les médecins allaient l’endormir peu à peu, mais ça a duré jusqu'à six ans du matin.

    Bonsoir à tous, je vous souhaite fortement de la chance, et que vous profitiez de la vie tout ce que vous pourriez...

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