Cocorico ! Il était temps ! Car c’est la première fois qu’un long-métrage kényan est sélectionné par le festival. Et il a été réalisé par une femme. Cependant ce film s´est heurté aux foudres de la censure. Considéré hors-la-loi, il a été interdit au Kenya. Le gouvernement de ce pays pourrait même envoyer aux galères sa réalisatrice Wanuri Kahiu à son retour au pays bien que dans ce film il n’y ait ni sexe ni nudité, simplement des baisers de deux jeunes filles africaines qui osent s’élever contre le patriarcat.
Sachez que l'homosexualité reste illégale au Kenya et une peine de quatorze ans de prison continue de peser sur les lesbiennes, homosexuels, bisexuels et transgenres kényans qui seraient surpris par la police ou dénoncés par leur voisinage tandis qu´en Ouganda, le pays voisin, on risque la peine de mort ! Par ailleurs, en mars, une cour d'appel kényane a jugé illégal le recours aux examens anaux forcés pour déterminer si deux hommes avaient eu des rapports homosexuels.
Mais ce n´est pas tout ! Sachez aussi que c'est la deuxième fois qu'un film sur les homosexuels est interdit au Kenya. Le premier, intitulé "Les histoires de nos vies", réalisé en 2014 par un collectif d'artistes de Nairobi, racontait les conditions de vie de la communauté LGBTQ dans ce pays d'Afrique de l'Est. Et ce deuxième, intitulé "Rafiki" ("ami" en kiswahili), adaptation d'un roman intitulé "Jambula Tree", écrit par une femme, par l'Ougandaise Monica Arac Nyeko et ayant remporté le prix Caine 2007, une des plus prestigieuses récompenses pour la littérature africaine en langue anglaise, c´est le film de la jeune réalisatrice Wanuri Kahiu où l´on retrace l'histoire d'un coup de foudre entre deux jeunes femmes appartenant à des camps politiques opposés qui devront vivre confrontées à leurs parents et leurs voisins homophobes et dans une discrétion frustrante pour leur bonheur mais si nécessaire pour leur sécurité dans ce contexte si hostile aux populations LGBT.
Ce long-métrage va concourir dans la sélection Un certain regard, compétition annexe du festival qui met en lumière de nouveaux talents et qui récompense des films ambitieux, originaux et novateurs.
Avez-vous hâte de découvrir ce plaidoyer contre l’intolérance dénonçant une opinion publique victime de préjugés ?
Comme il faudra attendre plusieurs mois pour découvrir ce film, regardez alors un extrait de ce film qui, espérons-le, pourra aider les Kényans à se poser de bonnes questions.
Espérons aussi qu’après "Rafiki" prolifèreront plein d’autres histoires d’amour écrites par des Kényans et des Kényanes où l´on filmera des séquences de deux hommes africains ou de deux femmes africaines en train de s’embrasser et de faire l´amour sans craindre la persécution. Entre temps, les Kényans ont accès à des films avec des thématiques LGBT sur Netflix.
Je dis "bravo" à Wanuri Kaihu pour son courage et j´ai envie de voir ce chant à l´amour ne tenant pas en compte le genre ou le sexe...; c´est tout un défi pour l´Afrique cette vision de l´amour mais j´espère que ce pas en avant qui a fait cette courageuse réalisatrice va être le premier d´en autres nombreux. Peut être un jour dans ce pays les personnes homosexuelles pourront s´aimer librement; je prie pour que Wanuri ne soit pas condamnée à son retour par un gouvernement injust et absurd...
RépondreSupprimerÀ BAS L´INTOLLERENCE, VIVE LA LIBERTÉ D´AIMER SUR LE GENRE, D´AIMER L´ÂME DE L´AUTRE...!
Je suis complètement d’accord avec ma collègue Inma. L’amour entre deux personnes, elles soient du même genre, bien que soient deux hommes ou deux femmes, je n’arrive pas à voir le problème. Ils peuvent, ils devraient pouvoir, vivre leurs sentiments avec total liberté. Personne ne peut juger les actes de l’âme.
RépondreSupprimerMalheureusement on manque beaucoup pour faire par avoir une société plus libre, plus respectueuse.