Le mal-logement perdure : il s'est profondément enraciné en France.

Mélissa, " victime de l'habitat en bidonville" ? "Victime de l´indignité" ? " Tuée par les conditions précaires de son logement" ? " Tuée par notre indifférence de l'habitat indigne " ? 

Mélissa, une petite fille Bulgare de 8 ans, a péri mercredi dans un incendie qui a ravagé un camp de Roms où elle habitait, à Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Dans ce camp de bidonvilles des familles, originaires de Roumanie et de Bulgarie, sont installées depuis 2010. Le camp a grossi au fil des expulsions pour "accueillir" aujourd’hui quelque 200 personnes. 

En 2013, 135 campements ont été évacués dans ce département, selon les autorités, soit plus de deux évacuations par semaine. Cette politique a permis, selon la préfecture, de réduire la présence des Roms. 

Ce bidonville, situé rue des Coquetiers à Bobigny, avait déjà été le théâtre d'un incendie sans victimes en avril. 

Comment éradiquer les bidonvilles ? 

Ces bidonvilles sont-ils une véritable honte pour la France ? 

Faut-il continuer à expulser les gens ? 

Ce dispositif coûteux est-il utile ? 

Les Roms ne vivent-ils que de l'assistanat ? 

L´Etat français manquant à toutes ses obligations en matière de garanties de sécurité et d’accès aux droits fondamentaux (accès à l’eau, aux soins et à l’éducation), est-il directement responsable de ce décès ? 

Quelle serait la solution digne et durable pour éviter ce type de drame ? 

Le mal-logement, c´est à dire l´absence de toit et les mauvaises conditions d’habitat, continue de s'aggraver en France. 

Il touche encore aujourd’hui 10 millions de Français. Selon la Fondation Abbé Pierre. 141 500 personnes sont sans-abri en France. La Fondation Abbé-Pierre souligne la résurgence des squats et des bidonvilles, Aujourd’hui, 1,735 million de personnes attendent un logement social. 

La Fondation se félicite de la création de 7 000 places d’hébergement pour SDF. 

Le Premier poste de dépenses des ménages, l’habitat absorbe plus de 25 % de leur budget aujourd’hui. Une flambée des prix fait se replier beaucoup de ménages sur le parc HLM mais qui n´est pas calibré pour répondre à l’ensemble des besoins. 2,7 millions de personnes vivent dans des logements insalubres, trop petits ou très mal isolés. 

Les 60 ans de l’appel de l’abbé Pierre en faveur des sans-abri, durant l’hiver 54, ont été célébrés le 1er février 2014. 

« Mes amis, au secours ! Une femme vient de mourir gelée cette nuit à 3 heures sur le trottoir du boulevard Sébastopol » : le 1er février 1954, l’abbé Pierre lance sur Radio Luxembourg un appel à venir en aide aux sans-abri. Son interpellation suscite un élan de générosité sans précédent. En quelques semaines, 400 millions de francs sont récoltés, des crédits budgétaires sont débloqués pour construire immédiatement 12 000 logements. Le gouvernement d’alors promet de construire 240 000 logements chaque année. La France de 43 millions d’habitants comptait 7 millions de mal-logés, dont 800 000 sans domicile fixe pour la seule région parisienne. 

A savoir : 

8,17 % de la population sous le seuil de pauvreté en 2009. 

265 SDF sont morts en 2008, 358 en 2009, 414 en 2010… 

Plus de 90 % des ressources de la Fondation Abbé-Pierre proviennent de la générosité du public (dons et legs). 

Plus de 3 380 000 ménages sont en situation de précarité énergétique, c´est à dire ayant recours à des pratiques de restriction ou de privation de chauffage. En mi-avril une loi a été votée, qui doit élargir à 4 millions de foyers le nombre de bénéficiaires des tarfis sociaux. 

Ces chiffres vous font-ils froid dans le dos ? 

Seriez-vous prêt à aider comme l'Abbé Pierre ou l’évêque des Misérables de Victor Hugo ? 

Comment pourrait-on stopper la misère, cette détresse, ce fléau, cette fragilisation de la société qui peut la faire basculer ? 

Les habitants des pays de l'Est accueillis dans la communauté européenne ont-ils continué considérablement à augmenter le nombre de mal-logés ?
La misère est-elle une fatalité?