Indignez-vous!, l'essai écrit par Stéphane Hessel fait un véritable carton en librairie.
Les 5 préceptes d'Indignez-vous de Stéphane Hessel
Par Julie Saulnier, publié le 30/12/2010 (L´Express.fr)
Le manifeste de l'ancien résistant s'est déjà vendu à plus de 300 000 exemplaires. Cinq citations pour comprendre cet appel à l'indignation.
C'est le best-seller de la fin de l'année 2010. Indignez-vous, de l'ancien résistant Stéphane Hessel, s'est vendu à plus de 300 000 exemplaires (Source Edistat). Quelles sont les raisons d'un tel succès? Son prix attractif - trois euros? La longueur de l'ouvrage - une vingtaine de page? Un concours de circonstances - sortie du livre avant Noël? L'engouement, même inexpliqué, est réel et vire au phénomène de société. On se l'arrache et les libraires peinent à alimenter leurs stocks... LEXPRESS.fr a sélectionné cinq phrases choc de cet appel à l'indignation qui provoque espoir chez certains, et déchaîne les passions chez d'autres.
1 - Trouver un motif d'indignation Selon Stéphane Hessel, ancien résistant qui prône les valeurs véhiculées pendant cette période de l'Histoire de France, les raisons de s'indigner existent. Il suffit de les chercher. "Les raisons de s'indigner peuvent paraître aujourd'hui moins nettes ou le monde trop complexe. (...) Mais dans ce monde, il y a des choses insupportables. Pour le voir, il faut bien regarder, chercher. Je dis aux jeunes: cherchez un peu, vous allez trouver. La pire des attitudes est l'indifférence, dire 'Je n'y peux rien, je me débrouille'."
Le traitement fait aux immigrés, aux sans-papiers, aux Roms sont autant de raisons pour l'auteur de s'indigner. "Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous, d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux. Quand quelque chose vous indigne comme j'ai été indigné par le nazisme, alors on devient militant, fort et engagé."
2 - Changer de système économique
"L'actuelle dictature internationale des marchés financiers (...) menace la paix et la démocratie." Dans Indignez-vous, l'auteur met en cause notre système économique, dénonçant les écarts de richesses grandissants. Nous n'avons pas su, constate-t-il, tirer les leçons des erreurs de la crise économique, pourtant dévastatrice. "L'écart entre les plus pauvres et les plus riches n'a jamais été aussi important: et la course à l'argent, la compétition, autant encouragée." Et de proposer comme alternative que "l'intérêt général" prime sur "l'intérêt particulier", et le "juste partage des richesses créées par le monde du travail" sur le "pouvoir de l'argent".
3 - Mettre fin au conflit israélo-palestinien
Farouche défenseur de "la Palestine, la bande de Gaza, la Cisjordanie", l'ancien résistant s'est attiré les foudres de plusieurs associations en appelant au boycott des produits israéliens. Revenant sur l'opération "Plomb durci", Stéphane Hessel écrit: "Que des Juifs puissent perpétrer eux-mêmes des crimes de guerre, c'est insupportable. Hélas, l'Histoire donne peu d'exemples de peuples qui tirent les leçons de leur propre histoire." Après la publication de son ouvrage d'une vingtaine de pages, l'ancien résistant a été visé par trente plaintes pour antisémitisme.
4 - Choisir la non-violence
Convaincu que l'avenir "appartient à la non-violence", Stéphane Hessel refuse d'excuser les "terroristes qui jettent des bombes". Mais il affirme qu'on "peut les comprendre". "On peut se dire que le terrorisme est une forme d'exaspération. Et que cette exaspération est un terme négatif. Il ne faudrait pas ex-aspérer, il faudrait es-pérer. L'exaspération est un déni de l'espoir. Elle est compréhensible, je dirais presque qu'elle est naturelle, mais pour autant elle n'est pas acceptable." Et d'ajouter, en se désolidarisant de Jean-Paul Sartre: "Se dire 'la violence n'est pas efficace', c'est bien plus important que de savoir si on doit condamner ou pas ceux qui s'y livrent."
5 - Endiguer le déclin de notre société
D'importants progrès ont été faits depuis 1948, concède Stéphane Hessel. La décolonisation, la fin de l'apartheid, la chute du mur de Berlin... Mais cette tendance tend, selon lui, à s'inverser depuis les années 2000. "Les premières années du XXIe siècle ont été une période de recul. Ce recul, je l'explique en partie par la présidence américaine de Georges Bush, le 11 septembre, et les conséquences désastreuses qu'en ont tirées les Etats-Unis, comme cette intervention militaire en Irak." "Nous sommes à un seuil, entre les horreurs de la première décennie et les possibilités des décennies suivantes. Mais il faut espérer, il faut toujours espérer."
Et vous, qu'avez-vous retenu du manifeste de Stéphane Hessel? Comment expliquez-vous son succès?
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