Tout en alertant des périls de l’hyper-sexualisation des pré-adolescentes, impulsée par les applications sur smartphone et les clips, en mettant en scène de très jeunes mômes de 11 ans dans des tenues trop moulantes et fortement sexy dansant des danses sensuelles voire érotiques, ce premier long-métrage, réalisé par la franco-sénégalaise Maimouna Doucouré, dresse le portrait percutant d'Amy, une fille africaine de 11 ans qui vient d´emménager dans un quartier parisien et qui étouffe entre les cloisons de la précarité. Elle rêve d'intégrer « Les mignonnes », un groupe de jeunes danseuses très joyeuses et provocantes qui diffusent sur les réseaux sociaux leurs danses aux chorégraphies à caractère sexuel, et de participer à un concours de danse de sorte à mieux pouvoir s'intégrer dans son nouveau collège et à assouvir une soif assoiffante d´émancipation de son environnement fortement pieux.
Au fur et à mesure que s´enchaîneront les événements tissant l´intrigue du film assez perturbant, cette enfant, bouleversée voire meurtrie par le futur mariage de son père avec une seconde femme, en quête de liberté et tentant de se forger une identité et de fuir le mal-être qui la ronge amèrement, explorera les profondeurs de sa féminité au mépris des traditions familiales conservatrices qu´elle osera défier et rompre, des mœurs d´un autre temps, source d'oppression, issues d´un foyer musulman polygame contre lesquelles elle se rebellera.
Des fillettes de 11 ans, à la lisière de deux âges, outrageusement maquillées et en tenue vestimentaire osée, bougeant comme les danseuses de twerk qui secouent les hanches et les fesses dans un mouvement de va-et-vient, ça vous paraît normal ?
Ce film pourrait-il influencer négativement nos progénitures ? Ou pire ! Pourrait-il paraître idéal pour le plaisir visuel des pédophiles ?
A savoir :
"Mignonnes" a été acheté par le géant de la SVOD pour une diffusion dans 190 pays, ayant été alors traduit et doublé en 40 langues.
L’affiche française (voir ci-dessus) montre des jeunes filles courant dans la rue et jetant des vêtements, alors que l’affiche américaine a placé les mêmes protagonistes dans des tenues et des positions suggestives ce qui a fait déclencher une forte polémique et le retrait de cette affiche.
Les jeunes actrices du film "Mignonnes", âgées de 11 à 13 ans, ont été suivies tout au long du tournage par la psychologue Anne Maupas.
N´hésitez pas à regarder ci-dessous la bande annonce tout en sachant que ce film est sûrement pavé de très bonnes intentions pour ce qui est d´aider à faire bouger les mentalités, ce pour quoi je tiens à remercier Maimouna Doucouré !
Marie Angèle et Anne Marie Cabrejas vous proposent de lire :
RépondreSupprimerCe film soulève à la fois le choc des cultures qui se traduit par le mal-être des enfants lorsqu´ils côtoient des camarades de race différente qu´ils cherchent à imiter à tout prix, ainsi que le danger des nouvelles technologies qui plane sur eux.
Amy, mécontente de ses cheveux frisés va subir une déconfiture. Voulant lisser sa tignasse comme le font ses copines à l´aide d´un fer à repasser, elle y laisse une bonne mèche grillée. Pourtant, elle est bien mignonne avec les siens !
Par contre, elle est douée pour la danse comme le sont la plupart des Africains qui se trémoussent en parfaite symbiose avec les rythmes trépidants de leurs pays.
Or, si en Afrique les mouvements provocateurs des corps badigeonnés de couleurs, arborant leur nudité, ne font pas scandale car c´est une question culturelle profondément ancrée dans les traditions, en Europe il n´en est pas de même. Ici, les airs de femme fatale chez les gamines sont jugés de mauvais goût.
Le plus souvent aussi, elles semblent ignorer les conséquences qui découlent de leurs attitudes et le danger qu´elles encourent lorsqu´elles postent sur Internet leurs allures libidineuses qui sont à la portée des réseaux de prostitution d´enfants, de la convoitise des pédophiles et autres délinquants.
C´est la conséquence des nuisances apparues avec les nouvelles technologies reconverties en théâtre d´opérations pour capter les gosses naïfs, avides de protagonisme, jouant aux adultes à un âge très conflictuel où commence à naître en eux le désir de plaire aux autres, d´obtenir des fringues alors qu´ils sont bien souvent fauchés.
Le cinéma, lui aussi, en tire profit. Que dire des «Lolitas» qui apparaissent dans certains longs métrages attisant la morbidité de moult cerveaux pourris dans le but d´augmenter les recettes? Dans les années 80, «Le Lagon Bleu» avec une Brooke Shields à l´aube de son adolescence avait causé fureur !
Les passerelles haute-couture exploitent à leur tour les corps à peine sortis du cocon.
Au Japon, par contre, ce sont des femmes qui ont perdu l´innocence depuis belle lurette qui se déguisent en nymphette pour attirer les regards.
Cependant, Maimouna Doukouré fixe l´objectif sur les problèmes que doivent affronter les migrants dans nos pays, la révolte d´une jeunesse qui ne valorise plus les mœurs de ses aînés et s´adonne souvent à la débauche, à la recherche du plaisir à n´importe quel prix: vols, prostitution...
Maimouna dévoile une société perdue, à la dérive. À qui la faute ? Les candidats font légion.
Heureusement, ce film promet dans bien des pays.
Avec le visionnage de ce film, j'ai des sentiments mélangés. D'une part, je pense qu'il est une bonne alternative d'augmenter la visibilité des femmes dans ces pays où, malheureusement, les filles sont reléguées à l'arrière-plan et elles doivent suivre une vie imposée.
RépondreSupprimerD’ailleurs, elles se voient obligées à refuser le droit à l'éducation dans le dessein de se marier et avoir des enfants. Ce long-métrage tente de rompre avec les schémas de la société, même si les manières, après moi, ne sont pas les plus pertinentes.
D'autre part, afin d’éradiquer le machisme et le retard social déterminés aux adolescentes, elles n'ont pas besoin de devenir danseuses ou de porter des fringues moulantes. Avec cette image, on utilise des femmes comme des objets, par conséquent, tout cela ne sera pas la meilleure vision qu'une fille du même âge devrait avoir.
Je suis d'accord avec Maria Isabel puisque ª partir Du film on se pose pas mal de questions. D'un cºté Le besoin de couper les liens si machistes imposés par la famille et la Société et d'autre cºté on se effraie de l'influence si virulent de la mode et les resseaux sociaux capable de Faire sortir les filletes Du cocon ª toute vitesse afin de les attirer vers la consommation.D'ailleurs, on pourrait Parler d'autres sujets énormement attirants:l'amitié, la rupture des conventions, la dance en tant que signe culturel et d'identité D'un pays, Le role de la femme, etc...
RépondreSupprimerAprès avoir eu la chance de pouvoir lire tous les enrichissants commentaires de mes camarades, j´ai l´impression que mon avis est un peu le mélange de celui de tous eux, parce que d´un côté je vois dans ce film une image de la femme tel qu´un objet, et d´autre côté tel que les soeurs disent, la différente conception de la danse dans les différentes cultures provoque que ce que dans la culture africaine soit un moyen d´expresion et de communication, dans d´autres pays tels que les américains, ce ne soit que de la provocation et de la luxurie...
RépondreSupprimerDans tout cas, je ne vois pas que ce film sert aux filles de notre société, hyper-sexualisées qu´elles sont, pour leur émancipation...; ce n´est qu´une autre forme de machisme vu que la seule manière de s´ouvrir chemin dans la vie, à nos jours, ce ne peut pas une autre que la bonne éducation reçue à travers les études et le travail..., depuis le respect à la propre integritée morale et physique, bien sûr...
Merci, Carmen; tes nouvelles sont toujours vachement intéressantes...!!