Tous les deux jours, un agriculteur ou une agricultrice charge son fusil avec une balle, se pend ou s´empoisonne avec les médicaments de ses animaux ou en ingérant des pesticides. Un constat effarant, alarmant !
Un abominable fléau silencieux rongeant la campagne, un véritable tabou, une foudroyable vague de suicides sévissant chez les paysans bretons qui s´éteignent, happés dans la spirale infernale de la détresse absolue, broyés par une effroyable misère abjecte ; et des familles endeuillées qui domptent leur profondissime tristesse.
Des suicides envahissant le tissu social des campagnes touchant surtout les éleveurs traqués voire étranglés par les dettes, s´enlisant dans les marécages du surendettement. Autrement dit, des campagnes frappées par la défaite qui sont tiraillées par la dépression, une terrible déchirure interne, et qui sentent la mort.
De sorte à soutenir ces agriculteurs et agricultrices fort déboussolés par ce malaise mortifère qui ne leur laisse pas entrevoir la lumière, à enrayer ce fléau pour que ces êtres puissent voir des lueurs d’espoir, et à mieux comprendre pourquoi tant d'agriculteurs se suicident, regardez "Au nom de la terre", un film déchirant d'Edouard Bergeon (sorti en septembre 2019), cinéaste descendant d'une longuissime lignée de paysans et dont le père ayant sombré peu à peu dans la noirceur de la dépression, s´est tragiquement suicidé ; un film mettant en lumière les difficultés du métier d’agriculteur bousculé, écrasé par toutes sortes d´impasses techniques, économiques, humaines voire suicidaires, cumulant de constantes contraintes administratives et environnementales fort pesantes et terriblement crues telles que les conflits de voisinage, les paperasses et les démarches administratives incessantes, la surcharge de travail 7 jours sur 7, l'effondrement des revenus, l´angoisse engendrée par sa réputation de pollueur hautement outrageante et insultante, bref des tonnes et des tonnes de grosses tracasseries continuelles qui n´épargnent aucun agriculteur, meurtri par l´épuisement professionnel et croulant sous le poids de ces moult fardeaux.
A savoir :
Un maraîcher breton a proposé de faire du 11 octobre une Journée nationale pour les suicidés dans l'agriculture.
Le déploiement d´actions d'écoute telle que le numéro d'écoute pour les agriculteurs et agricultrices en désarroi accru, et d´action de prévention ont sans doute évité certains drames agricoles et freiné certaines de ces si affligeantes dégringolades hyper vertigineuses aux enfers grâce à d´intarissables conseils.
Pour la première fois, le jeudi 12 décembre, le Sénat a débattu sur le suicide agricole pendant 100 minutes et il a pris la décision d'ouvrir officiellement une enquête pour mieux connaître le suicide des agriculteurs.
Pour la première fois, le jeudi 12 décembre, le Sénat a débattu sur le suicide agricole pendant 100 minutes et il a pris la décision d'ouvrir officiellement une enquête pour mieux connaître le suicide des agriculteurs.
Afin de témoigner le vide que les paysans ont laissé parmi leurs proches, suite à leur suicide, une photographe a demandé à ces familles qui sont toujours en deuil, de placer une chaise vide évoquant ces personnes et par ailleurs les difficultés auxquelles le monde paysan est contraint d'endurer dans leur quotidien. Quelque précaire qui semble l'image, la paysannerie, voire le monde entier ressant la colère contre un système économique que loin de louanger les vertus d'un travail bien fait, la pousse à produire et travailler toujours d'avantage.Dans cet état et, en outre, pressés par les dettes, ils succombent dans le désespoir le plus absolu. J'ai beau vouloir, je ne réussi pas à comprendre ce monde de fous.
RépondreSupprimerMalheureuse et paradoxalement, chez notre société du "bien-être" il y a pas mal de choses qui ne fonctionnent pas du tout: celles appartennantes au domain de la justice avec ceux qui sont dans une situation la plus pénible à son travail. C´est incroyable et frappant de voir comment, plus on travaille durement, plus on coûte survivre dans ce monde-là compétitif.
RépondreSupprimerCette situation-là me conduit à penser que la clé de tout ce mal-être pour pas mal de gens chez notre société n´est que dans la perte de valeurs...; si nous considérions qu´on devait payer les personnes proportionnellement à leur effort et à l´importance de leur travail...un autre côq nous chantarait...!
Moi, issue d´un foyer d´agriculteurs, je suis très sensible à ce sujet-là et je prie pour tous ceux qui subissent quotidiennement ces malfaits, Carmen, tu le sais...