Saviez-vous qu´un chasseur qui en 2020 lors d'une battue dans le Lot avait ôté la vie de Morgan Keane, un Franco-Britannique de 25 ans, alors qu´il se trouvait paisiblement dans sa propriété de Calvignac attelé à la besogne de couper du bois, ayant été jugé pour homicide involontaire, n´a été en janvier condamné qu´à deux ans de prison avec sursis et une interdiction de chasser à vie. Une immunité totale, ma parole ! Et ben alors ! Se foutent-ils de notre gueule ? Ne croyez-vous pas qu´il soit dès lors grand temps de se pencher sur l'échelle des peines? Mais hélas, sachez aussi, Mesdames et Messieurs, que le comble de l´injustice serait qu´au deuil de cette terrible perte est venu se joindre le fait que l´on ait osé balancer que ce chasseur-meurtrier l'avait pris pour un sanglier ! Quant au directeur de la battue, pour une vie fauchée, il a seulement été condamné à 18 mois de prison avec sursis et à un retrait du permis de chasse pendant cinq ans. Autrement dit, un procès d'une pratique souvent fortement décriée qui certes a bel et bien embarrassé la Fédération nationale des chasseurs, mais qui n´a pas abouti à grand-chose malgré l´extrême gravité de cet intolérable acte irréparable ! Et ça, c´est déplorable voire exécrable et ignoble !
Ceci dit, je tiens aussi à vous faire savoir que l'association "Un jour un chasseur", créée sous l’impulsion de l’entourage de Morgan Keane, cet être qui a été sauvagement abattu comme une bête, s´acharne sans répit à relayer sur ses réseaux sociaux hyper suivis tous les accidents de chasse en France, ô combien inadmissibles ! Mais il n´empêche que, en dépit de ces si louables actions déployées, la justice serait désormais contrainte d´imposer d´ urgentissimes mesures de manière à fermer une fois pour toutes cette maudite mortifère porte entrebâillée.
Sachez aussi que quoiqu´en France, le nombre d'accidents de chasse soit à la baisse depuis 20 ans, selon l'Office français de la biodiversité (OFB), cependant, pour la saison 2o21/2o22, l'OFB a regrettablement recensé 90 accidents de chasse, contre 80 la saison précédente (parmi eux, huit accidents mortels, dont deux concernant des victimes non-chasseurs). Et que par ailleurs, voilà qu´arrive par-dessus le marché, le fait que le gouvernement n’a envisagé de prohiber la chasse qu’une demi-journée par semaine dans certaines régions, un accord ayant été recueilli dans son plan de sécurisation de la chasse présenté le 25 octobre 2022. Mais bon sang ! C'est quoi cette putain de négociation !
Va-t-il falloir s´affubler d´un casque, d´un gilet pare-balle, d´une tenue orange fluo pour aller ramasser les champignons ou pour se promener en pleine campagne?
Mais comment s´y mettre de sorte à limiter à fond le problème des balles perdues?
Et ça sera pour quand les nouvelles normes plus efficaces que devrait dégainer le gouvernement ?
La chasse, jadis essentielle, n’est aujourd’hui qu’un exercice disons “sportif” qui ne vise plus à remplir l’estomac ou à nous protéger des prédateurs. La réalité dans plusieurs régions est encore celle des rassemblements de campagnards autour d’un beau pastis à l’aube, la masculinité et la bonne vieille fraterie s’y montrant dans toute splendeur. Vieux comme petits, hein ? car pour certains, introduire les plus jeunes à cette liturgie répresente un rite de passage : la chasse au lion pour se faire valider face au hameau tribal.
RépondreSupprimerEt si la petite chasse villageoise, avec son côté compagnon, ne nous épargne pas les images des lévriers pendus ou abandonnés à chaque fin de saison, la chasse à courre, elle, nous fout à la gueule la honteuse tuerie haut niveau: une débauche sanglante de corps sans vie, yeux au regard perdu et langues tirées dans une moue de tristesse et injustice qui nous interpelle tous. La pose farouche des tueurs devant leurs prises contribue à l’énorme sensation de vulnérabilité des pauvres bêtes.
Si cette insensibilité animalière n'était pas une raison de poids, les accidents de chasse (15 morts et 47 bléssés en Espagne l’année dernière) devraient suffire pour repenser la fonction de cette pratique ou du moins pour établir des codes stricts à son égard. Ses défenseurs soulignent son importance vis à vis du maintien de l’équilibre des espèces et de l’assainissement de l’écosystème, pourtant, dans ce cas-là, ne faudrait-il pas laisser ce rôle de vigilance dans les mains (et les fusils!) des agents spécialement préparés pour cela? Des agents forestiers entraînés dans les subtilités des flux des espèces ou de la quantité et l’emplacement des trappes, ainsi que dans la protection des chiens de chasse et surtout du respect pour la vie humaine: des professionnels, en somme, et non pas le voisin.
Décidément, certaines traditions séculaires devraient être soumises à une revision dans le courant des temps modernes , si on ne veut pas passer par de sauvages qui confondent culture et barbarie !