Synopsis
En février 1974, au moment où l´avortement était un effroyable hideux crime, Annie, une ouvrière dans une usine de matelas et mère de deux enfants, se retrouve enceinte contre son gré.
Certes, cette âme sombrera dans une foudroyante détresse la faisant craqueler, cependant, son destin l´amènera à trouver refuge auprès du MLAC, un Mouvement solidaire et politique qui prêchait pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception – une émouvante lutte sociétale –, tout en pratiquant des avortements illégaux aux yeux de tous, c´est-à-dire de manière non clandestine, un an avant le vote de la loi Veil, une loi ayant tardé à venir !
Dès qu´elle sera accueillie par ce mouvement unique, fondé sur l’aide concrète aux femmes et le partage des savoirs, et surtout, une fois qu´elle aura profondément ressenti la force, l’entraide et la bienveillance octroyées par les membres de ce mouvement, Annie va aussi dénicher dans la noble bataille pour l’adoption de la loi sur l'avortement à laquelle elle investira son temps, un nouveau sens à sa vie.
Regardez la bande annonce de ce film engagé et laissez-vous emporter et surprendre par cette espèce d´hyper instructif témoignage.
Une très très belle puissante mise en lumière d´une situation passée au cours d´une époque pas si éloignée de la nôtre; des femmes qui ne connaissaient pas leur corps; de la forte détermination de combattantes et de quelques médecins pour enrayer cette plaie si déchirante engendrée par les grossesses non désirées; de l'avortement par aspiration du contenu de l’utérus, la méthode Karman, sans aucun risque pour la santé des femmes; des dérives de la sexualité; bref, un film à transmettre à toute la famille et surtout à toute cette génération d’enfants grandement désirés.
Nonobstant, je tiens à préciser que la trace du MLAC en France, dans les livres d’Histoire, est plutôt discrète, ce qui a de quoi surprendre qui que ce soit.
D´après vous, à quoi est dû ce lapsus?
Sachez en outre que sans le MLAC, la loi Veil érigeant l´IVG (Interruption volontaire de grossesse) en 1975, aurait sûrement mis encore des tas et des tas d´années avant d´être adoptée alors qu´en 1967, au Royaume-Uni, l’IVG était légal.
Et en Espagne, quand a-t-on accordé les droits à la contraception et à l'avortement aux femmes?
Ceci étant dit, j´espère que l´École commencera à jouer un rôle de premier plan qui consistera à prôner l´inclusion de ce sujet dans les programmes scolaires ainsi qu´à veiller à donner les clés de l´accès aux savoirs liés à la prévention et au dépistage des infections sexuellement transmissibles et du VIH de sorte à améliorer la vie de nos progénitures.
A savoir:
Un autre immensissime poignant film français sur l’avortement est sorti l’an dernier: "L’Évènement" d'Audrey Diwan.
Coucou!, En ce qui concerne la petite vidéo de ce film, je dois dire, qu'il a l'air intéressant. Il faut remouer les consciences et faire voir à la femme qu'elle a le droit d'aborter, si elle le souhaite.
RépondreSupprimerPar rapport à la situation en Espagne, je viens de lire un article dont lien je vous file: https://elpais.com/sociedad/2021-09-28/el-derecho-al-aborto-en-espana-como-se-regula-que-obstaculos-tiene-su-aplicacion.html.
J'espère que nous lutterons pour nos droits!.
Pour les femmes qui, comme moi, avaient atteint la maturité sexuelle bien après 1985 (année de dépénalisation de l’avortement en Espagne), ce sujet était déjà quelque chose d’acquis. Sans trop réfléchir sur une question qui nous semblait évidente, on se savait libérées de la pression énorme de devoir mener à bout une grossesse que l’on n’avait pas désirée sous les yeux d’une société qui, en général, pensait que si l’on est matures pour avoir des relations intimes on l´était également pour en affronter les conséquences : gravissime erreur de calcul qui a condamné pas mal de femmes à une grossesse en cachette, à des jeunesses brisées, à de dangereuses voire meurtrières tentatives d’avortement individuelles (ces aiguilles à tricoter!).
RépondreSupprimerUn jugement certainement dépourvu de considération vis-à-vis de cas particuliers (ici, tous les cas sont particuliers) et qui faisait de la femme la seule responsable de la situation, dans un syllogisme insensé et sans issue: tu couches, t’es une salope; tu avortes: t’es une tueuse d’innocents. Sous la cloche en verre de la religion, on prônait la sacralisation de la maternité et on fermait les yeux aux drames ordinaires.
Pourtant, il ne faut pas être en situation de détresse pour vouloir arrêter une grossesse qui débute : homme et femme possèdent la clé de la fécondation, mais seul la femme se trouve être la porteuse des cellules qui peuvent engendrer la vie. On est récipients, oui, mais ce n’est pas pour cela qu’on est obligées de vouloir l’être. Les pratiques abortives ont existé depuis l'aube du temps, et même si le sujet sera toujours prête à la controverse, il fallait une loi pour protéger l’intégrité de la femme et la dissocier de sa condition de mère -tout en sachant que l’avortement n’est nullement un moyen de contraception.
Un film nécessaire, comme tous les autres films sur le sujet (Never, rarely, sometimes, always ; Le secret de Vera Drake ; Une affaire de femmes) et une preuve de la force des femmes quand elles se rassemblent pour défendre leurs droits.
Je suis convaincue que le débat sur l’avortement n’aurait jamais existé si les rôles biologiques s’étaient renversés et que c’était l’homme le récipient: on aurait donc trouvé plusieurs raisons pour justifier une démarche qui a coûté aux femmes des siècles de lutte, de honte et des justifications sans fin.