1 mars 2022

Verra-t-on un jour tous les objets d'arts qui ont été si vilainement confisqués à leurs propriétaires, quitter les musées français regorgeant de biens culturels dérobés?

A la suite de la "décolonisation" des musées nationaux français ayant restitué des œuvres d´art ayant été pillées par les soldats tout au long des sombrissimes périodes belliqueuses au Bénin ou en Côte-d'Ivoire ou au Sénégal, c´est dès lors le tour d´une quinzaine d’œuvres ayant atterri au musée du Louvre, d’Orsay, d’Utrillo-Valadon, au château de Compiègne et au centre Pompidou, des toiles ou des livres qui avaient été acquis sous le gouvernement de Vichy, lors de l´anéantissante hyper cruelle Seconde guerre mondiale. Une acquisition faite – semble-t-il – sans en connaître l'histoire et la provenance, autrement dit, faite de bonne foi par l´Etat français sur le marché de l'art fortement gavé de biens culturels confisqués par les nazis après 1945. Bref, une autre repentance à but mercantile et, hélas, un nouvel autre appauvrissement des collections nationales en France. 
Sachez aussi que le mardi 15 février 2022, le parlement a finalement adopté un projet de loi – Ô combien historique! – prévoyant la restitution de ces œuvres d´art dont un tableau de Gustav Klimt intitulé "Rosiers sous les arbres" et un tableau de Marc Chagall intitulé "Le Père", aux héritiers de familles juives meurtries, victimes de lâches persécutions antisémites tout en ayant été impitoyablement spoliées par les méprisables nazis, des tyrans et despotes sanguinaires. 
Par ailleurs, sachez aussi qu´au moment où ces chefs-d'œuvre étaient entrés légalement dans les collections publiques nationales françaises par acquisition, la seule voie à emprunter pour leur restitution c´était celle d´une loi.

Accorderiez-vous votre plein appui à cette loi permettant la restitution à leurs propriétaires quels que soient les moyens techniques de protection dont ils disposent afin de bien sauvegarder ces biens si précieux pour le patrimoine culturel national public, de tous ces butins de guerre, quels qu´en soient les artistes peintres, détenus indûment et exhibés dans les musées?

3 commentaires:

  1. Le pillage que les nazis entamèrent durant leur effroyable période de terreur comprend d’énormissimes quantités de pièces d’or, de meubles, de jouets et même de fourrures spoliés des appartements juifs dans une opération de dépouille honteuse et fortement humiliante. Impossible de retracer à présent tous ces objets menus évaporés dans une cascade d’héritiers illégaux  durant des générations!

    Cependant, les œuvres d’art demeurant à l’abri des grands musées et faisant partie avant la guerre des collections particulières (avec tout ce que cela veut dire d’intime, de familial, de sentimental) attendent le retour à leurs origines privées dans ce qui signifierait, aux yeux du monde et de l’Histoire, un geste de réparation reconnaissant la spoliation et l’outrage envers ce peuple meurtri pendant la guerre et bien après.

    Le plaisir de déambuler dans un musée et de se laisser emporter par la magnificence des chefs-d’œuvre, que ce soit dans la peinture, la sculpture ou l’architecture, s’assombrit du moment où l’on réalise que les pièces en question ont une provenance douteuse voire presque criminelle. Le fait que lesdites œuvres aient été acquises de façon légale ne cache pas le soupçon d’un certain opportunisme de la part des acheteurs, qu’il s’agisse de musées privés ou nationaux.

    Avec cette réparation longuement attendue par les vrais propriétaires, le grand public perdra certes l’occasion de s’extasier devant les précieux originaux… elle pourra tout de même se consoler admirant le spectacle, rare lui aussi, de la justice rétablie.

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  2. La vérité est que c'est toujours une bonne nouvelle que les injustices soient réparées. D'un autre côté, il est très triste que de véritables œuvres d'art dont nous pourrions tous profiter lors d'une agréable promenade dans un musée vont maintenant être fermées dans des manoirs majestueux, au vu de seulement une poignée de riches et privilégiés
    Clara

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  3. Marie Angèle et Anne Marie Cabrejas vous proposent de lire :

    Ah ! La bonne foi...
    Mais pardi, ça existe vraiment ?
    Comment l´État français ou tout autre peut-il faire appel à sa bonne foi en acquérant des œuvres d´art apparues par un tour de passe-passe au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ?
    Prétexter l´ignorance, la méconnaissance sur l´origine de ces tableaux, livres, sculptures, bijoux..., alors que le sort réservé à leurs propriétaires, principalement de riches familles juives, était «vox populi », c´est pécher d´un profond cynisme.
    C´est comme si l´on prétendait posséder un fameux oeuf de Fabergé ou un diadème de la tsarine Alexandra Feodorovna et proclamer qu´ils sont apparus par hasard sur la vitrine de notre salon ou d´un musée quelconque tout en déclarant que l´on n´est point au courant de ce qui s´est passé en Russie après 1917.
    De plus, faut-il attendre 80 ans pour adopter un projet de loi de restitution ? Après combien de procès et de millions versés par les héritiers de ces personnes exterminées par l´incarnation du mal ?
    Pour exemple, la lutte de Maria Altmann pour récupérer le portrait de sa tante, « La Dame en or » de Gustav Klimt, volé par Goering, tout comme la rivière de diamants que l´on peut voir sur le tableau et que la femme de ce dernier exhibera pendant la guerre. Il lui aura fallu saisir la justice américaine contre l´État autrichien et le musée du Belvédère pour obtenir réparation 60 ans plus tard.
    Citons également les 5000 tableaux de maître en possession de Hitler, la spoliation perpétrée par le frère de Napoléon Ier en Espagne (joyaux de la couronne dont la célèbre perle « La Pérégrina » ainsi que le diamant « El Estanque » et tant d´autres trésors fabuleux non récupérés par l´État espagnol).
    De là à prétendre que ces richesses sont un acquis légal du moment qu´elles ont été achetées, ce n´est pas sérieux. La justice ne poursuit-elle pas ceux qui obtiennent des biens issus d´un vol ou de provenance douteuse ? Les États auraient-ils la prérogative de s´approprier ou de confisquer ce qui ne leur appartient pas ? Dans leur cas, ne seraient-ils pas coupables de recel ?
    Restituer des œuvres d´art entachées du sang de leurs légitimes propriétaires devrait être une obligation en soi, quitte à les racheter de façon légale et publique.
    Pourtant, dans certains cas, serait-il prudent de rendre des pièces artistiques qui pourraient disparaître à jamais à des pays sans moyens de conservation ou sous l´emprise des guerres tels que l´Afghanistan, la Syrie, l´Irak ou une grande partie de l´Afrique ?
    La question s´avère très difficile. Or, là souvent, politique oblige...

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