Quoique montrer la façon dont s’exerce le pouvoir local ne soit pas forcément un sujet qui pourrait enthousiasmer une pléiade de cinéphiles, je vous convie à faire un effort et à braquer vos yeux sur cette vision passionnante de la fonction complexe de maire ou de mairesse de ville pas trop grande, des arènes peu exploitées au sein du cinéma français qui pourraient toutefois réussir à vous happer.
Du cinéma social radical alors que la campagne présidentielle bat son plein ! Par conséquent, un film dont l´intrigue haletante tombe à pic !
Ceci dit, regardez alors la bande annonce de ce thriller psycho-politique de Thomas Kruithof où l´on scrute et dissèque avec précision les méandres et les rouages du monde de la politique tels que le dévouement des hommes et des femmes politiques, les dilemmes de l’engagement, les enjeux de pouvoir et de rivalité, les processus de décision ministérielle… Bref, un redoutable nœud de vipères.
Synopsis
Ce drame nous brosse le portrait de la proximité entre les élus locaux et les habitants de la commune qu'ils dirigent tout en nous embarquant, à la veille d’une campagne électorale, dans la vie de Clémence (incarnée par Isabelle Huppert), une maire combative, fortement dévouée et engagée pour la justice sociale dans sa ville défavorisée dans le 93 (une commune de Seine-Saint-Denis en banlieue parisienne), qui mènera aux côtés de Yazid, son fidèle directeur de cabinet (issu lui-même d’un quartier populaire), une lutte acharnée, se heurtant à pas mal d´écueils, contre l'habitat indigne, en essayant de sauver un quartier de trois mille logements délabrés, ayant été rongés voire gangrenés par l'immonde insalubrité et par les ravages du trafic de drogue de malhonnêtes "marchands de sommeil" sans scrupule, infestant ces HLM et sous-louant des taudis insalubres aux migrants.
Cependant, en proie à ses désirs de pouvoir, cette mairesse sera aussi tiraillée entre la possibilité de devenir ministre, un poste très convoité, et cette dernière bataille qui la tenaille en fin de mandat et à la suite de deux mandats, car à l’aube des élections municipales, elle s’apprête à passer le flambeau à sa première adjointe à la prochaine élection.
Décrochera-t-elle la subvention publique de soixante-trois millions d’euros que le Gouvernement lui a promise? Restera-t-elle fidèle à son idéal politique du bien commun? Ou pétrie d´ambition et déterminée à grimper des échelons, craquera-t-elle pour le pouvoir ? Un cruel dilemme fort déchirant auquel elle sera confrontée et auquel elle devra faire face.
D´après vous, en cette année d'élection présidentielle, un film sur la politique ou sur les sirènes du pouvoir, montrant les politiques tels qu’ils sont, et dépeignant le mal-logement, un fléau qui sévit dans de nombreuses villes de France, ainsi que le droit à un logement, remportera-t-il tous les suffrages?
Pour vous, comme le personnage de Yazid le dit dans le film, "une promesse non tenue ce n’est pas un mensonge" ?
Les petites promesses, les jolis mensonges de tous les jours, les serments faits du bout des lèvres… peut-être que, là, l’on ne ment pas mais plutôt l’on apaise une urgence, ou l’on calme un malheur quotidien, strictement domestique et futile; des propos illusoires bientôt transformés en broutille bienveillante que les parties impliquées oublieront sans gêne.
RépondreSupprimerPourtant lorsqu’une promesse est faite non plus dès le domaine familier mais dès les tribunes politiques où l’on a juré de réparer les injustices, d’améliorer les conditions minables des citoyens et d’assurer leur dignité, bref de faire valoir les droits que chacun possède et qui ont été ratifiés dans la Constitution, là c’est à de gros mensonges voire d’énormissimes trahisons que l’on a affaire.
En Espagne, la série « Vota Juan » (un pauvre type assoiffé d’ambition et regorgeant d’incompétence) a cartonné sur les plateformes et a remporté plusieurs prix en tant que série ainsi que multiples récompenses individuelles pour leurs protagonistes. Il s’agit certes d’un portrait caricatural, honteux, dérisoire, farfelu et excessif, néanmoins on reconnaît -avec un sourire entre l’amusement et l’amertume- les attitudes et les discours de nos hommes politiques. « Je ris, mais je ne devrais pas », voilà ce que le spectateur rumine.
Ce film français, d’une cruauté beaucoup plus sombre et avec une beaucoup plus tranchante vision de la perversion politique, ne nous fera pas ricaner cependant il nous mènera au même endroit : au constat pitoyable que les grandes salles du pouvoir sont pavées de promesses non tenues.
Les politiques et leurs sacrées promesses !
RépondreSupprimerTout le monde veut gagner les élections et en plus, ces hommes et ces femmes sont capables de faire quoi que ce soit pour décrocher ce "Graal".
Ils jouent avec les sentiments des personnes jusqu'au point de les tromper.
Certes, c'est vrai qu´au début leurs intentions et leurs idées sont fabuleuses. Ils savent précisément quels sont les problèmes du citoyen, du quartier. Ils promettent de résoudre tous les problèmes de sorte à obtenir la confiance et les votes de la population. Néanmoins, après, lorsqu´ils gagnent et ils obtiennent le pouvoir, les choses changent. Ce qu'il ou ce qu´elle a promis, n'a pas d'importance et c'est triste de voir que tout restera comme avant.
Hélas, nous habitons au sein d´une société égoïste, et le plus important c'est d'obtenir le pouvoir d'un pays de manière à pouvoir le contrôler.
Pour clore, je tiens à vous dire qu'il faudrait regarder le film pour savoir quelle a été l'attitude de cette dame et ainsi on pourrait savoir si j´ai eu tort d'avoir déclaré ça.
Il me semble qu’une promesse non tenue peut ne pas être un mensonge si, en la proclamant, il y avait une véritable intentionnalité de l’accomplir. Néanmoins, ce n’est pas le cas le plus habituel et cette situation est regrettable voire pitoyable et déloyale à l’égard de tous les citoyens et en sachant que moi, tel qu’un citoyen ordinaire, je ne peux pas l’interdire ou l’empêcher. Cependant, j’ai de la mémoire. C’est l’autre côté de la question : la perte de la mémoire, l’oubli… ô combien paradoxal, l’indifférence de tous nous, les citoyens, face aux promesses étant donné que lors que nous allons voter, hélas, nous avons déjà pardonné les mensonges.
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RépondreSupprimerMarie Angèle et Anne Marie Cabrejas vous proposent de lire :
« Une promesse non tenue ce n´est pas un mensonge »... ?
Et bien ma foi, il faut vraiment avoir un sacré panache pour dire ça à haute voix, même si on en a tellement l´habitude que l´on finit par gober sans difficulté toutes les conneries que nos dirigeants nous balancent chaque fois que les élections approchent.
On nous promet : des augmentations de salaire, une chambre individuelle dans les hôpitaux publics en cas de nécessité, des espaces verts en ville, des parcs pour les enfants, des autoroutes, le train AVE reliant dans notre cas Madrid et Badajoz, des logements dignes, la fin de la corruption, du travail pour tous, et que sais-je encore...
Puisqu´ils y sont, ils devraient aussi nous promettre une belle bagnole, l´accès gratuit aux spectacles (cinéma, concerts, théâtre...), et pourquoi pas, un voyage une fois dans la vie, sur demande du votant à Tahiti, en Nouvelle-Calédonie, en Martinique, à la Guadeloupe, à la Réunion ou au pôle Nord comme se permettent si allégrement nos représentants politiques.
Si vous êtes capables de tenir promesse, formidable !!! Sinon, vous ne nous aurez pas menti.
Tout simplement, on aura été assez cons de vous croire et, en fin de compte, on vous sera reconnaissants de nous avoir fait rêver pendant un certain temps.