Quoique les plaies des Algériens musulmans qui se sont engagés dans l'armée française au début des années 1960 et qui ont fièrement soutenu le rattachement de l'Algérie à la France durant la guerre d'Algérie, et qui ont été perçus en tant que traîtres et collaborateurs, autrement dit les lécheurs de cul du colonisateur, soient presque pansées et refermées et quoique le 14 avril 2012, Nicolas Sarkozy ait officiellement reconnu la responsabilité du gouvernement français dans l'inadmissible abandon, exclusion et marginalisation, un outrage gravé dans la mémoire blessée et l´âme meurtrie des harkis après la fin de la guerre d'Algérie en 1962, il conviendrait cependant de signaler qu´à sept mois de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron vient de demander publiquement pardon aux harkis au nom de la France et il a en plus annoncé un projet de loi de reconnaissance et de réparation.
A savoir :
Seuls quelque 42.000 Harkis ont eu la chance d´échapper aux sanglantes représailles en étant évacués en France par l'armée ; et 40.000 autres y sont parvenus par des filières clandestines. Nonobstant, il faut malheureusement faire savoir qu´ils ont été mal accueillis vu qu´il ont été contraints de survivre entassés dans des camps aux conditions de vie inhumaines, traumatisantes et fort indignes.
D´après vous, ça sert à quelque chose de faire résonner sans cesse ce drame irréparable et si cruel subi par les harkis ayant laissé leur peau tout en faisant preuve d´une loyauté remarquablissime ? Cette classe politique qui les a fortement méprisés, réussira-t-elle une fois pour toutes à les soulager?
Marie Angèle et Anne Marie Cabrejas vous proposent de lire :
RépondreSupprimerLorsque De Gaulle a proclamé avec la pompe et l´arrogance qui lui étaient propres, du haut de son mètre quatre-vingt-dix, le fameux : «Je vous ai compris» qui annonçait la fin de la colonisation française dans les pays africains au début des années 60, il a faussé son discours par manque de précision.
Tout d´abord, qu´est-ce qu´il avait bien compris ?
En réalité, voulait-il dire : « Débrouillez-vous tous, les Harkis, les Pieds-noirs et toute la marmaille de malheureux qui avez eu la mauvaise idée de venir vous installer dans un coin où on ne veut plus de vous ! Vous cassez les pieds à la France ! Vous ME cassez les pieds ! J´ai mieux à faire que de penser à vous recaser ailleurs. »
Du coup, la vie de centaines de milliers de personnes bascula dans le désastre. Pieds-noirs et Harkis sombrèrent dans l´abîme.
Les uns y laissèrent leurs vies, les autres furent condamnés à la diaspora, à l´abandon et à l´oubli.
Morts et vivants enterrés à jamais.
60 ans plus tard, un autre président ressuscite leur mémoire.
À la satisfaction de qui ? D´une poignée de vieillards encore en vie ? De leurs descendants ?
Un projet de loi de reconnaissance et de réparation. En quoi va-t-il consister ? En de jolis mots ? En des indemnités économiques ? Est-ce que les familles des Harkis demeurées en sol algérien y auront droit ?
Auront-elles le courage de révéler et de proclamer que leur père ou grand-père combattait pour la France et non pour l´Algérie libre ?
Enfin... Il n´est jamais trop tard pour reconnaître les erreurs du passé, même après tant de décennies.
Mais, les beaux discours ça ne paie pas. Malheureusement, l´histoire se répète, rabâchante, inexorable...
Dans 60 ans, un autre président redemandera pardon aux collaborateurs afghans livrés à leur sort après avoir servi les intérêts d´une poignée de nations qui ne savent tenir promesse.