20 sept. 2020

"Petit Pays" d´Eric Barbier, un drame historique poignant sur l´une des pires tragédies de la fin du XXème siècle, le génocide fratricide rwandais et son cortège de morts, un carnage teinté d´une brutale barbarie perçue par le regard naïvement candide d´un enfant pouvant vous apitoyer


Une déchirante adaptation littéraire fidèle du prix Goncourt des lycéens 2016, un très très beau best-seller de Gaël Faye, méritant d’être découverte. 

A savoir : 
 Ce magistral roman si bouleversant a été traduit en kinyarwanda, une des langues du Rwanda, et il est étudié à l’école ! 
Une adaptation en BD de ce saisissant témoignage de Gaël Faye est prévue en ce mois de septembre aux éditions Dupuis. 
Eric Barbier est devenu un expert en adaptation littéraire vu qu´il s´est déja attelé de manière très brillantissime à l’œuvre de Romain Gary intitulée "Les Promesses de l´Aube". 

Synopsis 
Dans les années 1990, un petit garçon d’une dizaine d’années, ayant grandi au Burundi, né d’un père français expatrié (un entrepreneur prospère) et d’une mère rwandaise et tutsie exilée et se sentant fortement déracinée, vivra des jours hyper heureux aux côtés de sa bande de copains, des cancres s’adonnant aux petites bêtises caractéristiques des garnements de leur âge, jusqu'à ce que le vent effroyable de la violence criminelle de la guerre civile éclate broyant voire embrasant et ensanglantant un pays miné par l´effrayante haineuse haine ethnique fratricide, indigne et fort tenace, et violentant voire saccageant l'innocence et l´enfance insouciante de ce gosse en étant assailli, ballotté par les assauts de la folie meurtrière côtoyant la mort, alors que le socle familial de cet enfant se rompt, une rupture engendrant l´effondrement de tout un univers familial fauché par l´horreur.


Tourné au Rwanda en raison de la situation instable au Burundi et en respectant les langues locales, "Petit Pays" d´Eric Barbier retrace, entre autres, les noirceurs des destins d´enfants d´un pays africain fissuré voire déchiqueté à la suite d´un coup d’Etat contre le président du Burundi élu démocratiquement et ayant été dès lors hideusement entaché par le massacre des Tutsis par les Hutus ; de terribles destins d´enfants ayant basculé et étant prêts à tuer au fur et à mesure que la crispation, la violence sanguinaire, issues d´un conflit qui couvait, bouillonnait depuis hélas bien des années, s’installent. 

Ce basculement était peut-être presque inévitable d´autant plus que l'Afrique a la forme d'un revolver. L´aviez-vous remarqué ? 
Quoi qu’il en soit, quel serait votre ressenti si vous étiez à la place de ces enfants plongés au cœur de cet hideux conflit identitaire rongeant leur patrie d´où ils seront presque tous exilés, et dont les douloureuses séquelles seront immensissimes? Rêveriez-vous de vengeance jusqu’à l’aveuglement ? 

En bref, du moment que les films ayant pour cadre l'Afrique des Africains ne sont pas très nombreux – ce qui est bien regrettable –, je vous convie à vous embarquer dans les scènes de cet émouvant film ayant dépeint l’inénarrable d´un pays à reconstruire. Et il est à parier que vous allez ADORER ce film si percutant rendant hommage à ce petit bout de l´Afrique centrale dont les plaies sont encore béantes chez les survivants, et à son Histoire assez méconnue !! Autrement dit, un film à portée universelle ! 
Et bien entendu, je vous convie aussi à vous embarquer dans la lecture du bouquin de sorte à ce que vous puissiez témoigner du fait que les images de ce film n´ont pas estompé ni gommé la puissance d’évocation de la plume de Gaël Faye.

3 commentaires:

  1. Merci, gros merci, Carmen, pour ce postage-ci, qui m´a fait revivre, comme la Madeleine de Proust- encore une autre fois- les heureux temps à ton côté, car "le petit pays" fut le livre que tu nous recommendas à lire, au C1.1, à Mérida...!; je crois que moi, aussi que tous mes camarades, nous tous smmmes restés très touchés par ce livre de Gaël Faye, émouvant en même temps que beau, bondé d´odeurs, de couleurs...; oui, à travers de ses pages, notre petit protagoniste nous retrace la joie et la tristesse d´un pays en guerre depuis le tendre regard d´un enfant de dix ans...

    Mais en ce qui concerne à la forme du pays, je veux dire comme mes deux soeurs, Anne Marie et Marie Angèls: l´Afrique paraît, pas un revolver, mais une oreille d´éléphant!Ça justifie la beauté et la diversité du continent le plus riche en nature, autant en flore qu´en faune...!mais hélas!, cette même richesse a été la racine de ses nombreux malheurs, la raison du pillage mondiale sur ses mines, la dévastation de ses ressources et l´exploitation de ses gens...; et tout ça, ajouté à la plaie affligeante de ses guerres tribales, ont contribué à ce que ce ne soit pas un territoire très heureux...

    De tous ces problèmes, la situation de l´enfance obligée à prendre elle même les armes, est la plus grande horreur pour un continent...

    Je dis "bravo" à cet ouvrage que j´ai goûté de ta main, Carmen, avec mes camarades, et comme j´ai pu le voir dans le thriller, le film ne me décevra non plus...

    Allez, mes camarades!; je vous encourage à lire "le petit pays", de Gaël Faye, ouvrage autobiographique; je pourrais vous le prêter à quelqu´un...

    Merci, Carmen; bonsoir, tous mes camarades...

    Il y une très triste réalité traversant l´histoire

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  2. *la phrase finale: "Il y a une très triste réalité traversant l´histoire", reste de plus..., même si elle est très certaine...; merci.

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  3. Marie Angèle et Anne Marie Cabrejas vous proposent de lire :

    «Petit Pays», le magnifique roman de Gaël Faye qui met à jour, à travers l´histoire du petit Gabriel, l´immense horreur survenue au Burundi et au Rwanda en 1993, méritait bien une adaptation cinématographique pour ramener à la mémoire un fait historique qui semble se diluer dans le temps.
    Déjà 30 ans ! Ceci joue en la faveur de ceux qui passent sur la pointe des pieds sur un génocide aux implications politiques inavouables qui font très mal.
    Pourtant, la Providence ne délasse point.
    L´homme d´affaires, Félicien Kabouga, qui présidait la tristement célèbre «Radio des Mille Collines» à travers laquelle il diffusait constamment pendant la guerre les cibles à abattre, vient d´être arrêté à Paris où il vivait en toute tranquillité, bénéficiant très probablement d´un réseau de soutien.
    Le contraire semble impossible... Nul besoin d´aller le chercher au cœur de l´Afrique, enfoui, terré au fin fond de la brousse.
    La justice est lente mais la mémoire est persévérante.
    Le sang ne se délaye jamais tout à fait. Il demeure.
    C´est ce que la jeune lycéenne, Cathy Mvogo, lauréate 2020 du concours «Et si on lisait à voix haute» de TV5Monde, a su parfaitement interpréter à partir d´un extrait de «Petit Pays». Bravo !
    Si le roman est formidable, poignant et émouvant, il est sûr que le film n´en démérite point.
    Deux œuvres à ne pas manquer.

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