Quoique la Belgique n’ait plus de colonies depuis plus d’un demi-siècle, une grosse agitation ne cesse de se raviver dans les contrées belges, de vives tensions ayant été déclenchées et crûment mises en lumière par la vague d’indignation et par le sillage d´une destruction ravageuse des symboles coloniaux en Occident à la suite du décès de George Floyd aux États-Unis. Des militants et des militantes anticoloniaux, des Belges d'origine africaine, luttant contre le racisme qui continue à être ancré dans la mentalité belge, réclament le déboulonnage de toutes les statues de personnages historiques, trônant fièrement dans les rues, fortement décriés pour leur rôle dans la colonisation ; en d´autres termes, ils exhortent une décolonisation, une désesclavagisation de l’espace public dans le plat pays hanté par son si hideux passé colonial que l´on veut abattre en faisant vaciller de son socle des statues.
Des statues de l´ancien monarque Léopold II ont été la cible de la colère de ces militants antiracistes qui les ont sauvagement dégradées, recouvertes de graffitis, badigeonnées de peinture rouge, brûlées, autrement dit, vandalisées voire outragées.
Pourquoi s’en prend-on si férocement à cet ancien souverain?
Faute de pouvoir s´attaquer aux hommes, on s´en prend aux statues, dès lors controversées, glorifiant l'ancien roi des Belges d´autant plus qu´elles incarnent l’odieuse oppression blanche, l´atroce violence du système colonial au Congo, un passé colonial ayant été effroyablement traumatisant. Cet ancien monarque représente pour les manifestants antiracistes un bourreau, un vilain tyran génocidaire impitoyable, responsable du pillage des richesses au Congo, des viols et des mutilations des Congolais et des Congolaises qui, dépouillés de leurs terres, cherchaient à se soustraire au travail forcé ; bref, des atrocités et des abus de tous genres, dignes de crimes contre l’humanité.
A savoir :
Une histoire coloniale s'affichant non seulement sur des statues de la honte, mais aussi sur d´innombrables plaques de rue et de monuments pouvant être aussi visés. Total : plus de 440 évocations du passé colonial fort contesté existent en Belgique.
L’épopée coloniale belge aurait, selon des historiens, engendré l´extermination de 3 millions à 5 millions d’Africains.
À l’heure actuelle, enseigner à l’école l’histoire coloniale, ses grandeurs et ses sordides misérables bassesses, n’est toujours pas obligatoire en Belgique.
Le 30 juin, jour du soixantième anniversaire de l'indépendance congolaise, Léopold II sera-t-il commémoré ? Et ce jour-là, le gouvernement fédéral ou la famille royale belge, présentera-t-elle des excuses au peuple congolais ?
Le retrait des statues de Léopold II, ce démantèlement, ce renversement de ces statues promouvant ses crimes, réussira-t-il à effacer le fait qu'il a été roi des Belges ayant fait verser le sang de Congolais et de Congolaises, et à éradiquer ce gros malaise régnant depuis bien longtemps ?
Ce passé ensanglanté, plein de sueur et de larmes amères, si atroce et abominable qu´il ait été, serait-il le trait majeur de l´Histoire de la Belgique?
Doit-on garder des traces de l´histoire d´un pays ? Et quelle place pourrait-on donner, dans l'espace public, aux figures colonialistes?
Mais bon sang ! Pour quelles maudites raisons a-t-on érigé des statues à des individus qui achetaient et vendaient des milliers et des milliers d´êtres humains, les condamnant aux plus effroyables effrois tels que l’infamie et les travaux forcés ?
Doit-on commémorer ces hommes et ces femmes ayant été sanguinaires, immoraux et injustes ?
Faisant partie du devoir de mémoire, faudrait-il savoir assumer les actes, qu'ils fussent bons ou mauvais, et cesser de regarder honteusement le passé, qu'il soit colonialiste ou collaborateur?
Comment déminer les hideuses haines, une vile passion envahissant les esprits, panser les maux, les plaies profondissimes voire inguérissables de cette Histoire héritée du règne de cet affreux sauvage de colonialiste?
Comment atténuer les séquelles de la mémoire blessée sans que la Belgique ne s´engouffre dans la brèche de la culpabilisation, ne tombe dans l’autoflagellation?
Comment en finir avec ces symboles de la barbarie coloniale ?
Et vous, quelle mémoire souhaitez-vous honorer ?
Ça sera pour quand la féminisation de l’espace public, des rues, des équipements, des places et leur mise à l´honneur ?
Pour clore ce sujet si brûlant, saviez-vous que les Français sont les champions du monde de la repentance ? Un sentiment de culpabilité devenu symptomatique dans les âmes et les esprits français, quelles que soit leurs origines, redoutant d´être accusés de racistes et voulant prêcher la foi des droits de l´homme.
Quelles que soient les erreurs commises dans le passé, je considère qu´il est encore plus erroné, dangereux et pas utile de se retourner contre elles avec une telle réaction sanglante que l´on peut voir à la Belgique, dans la même ligne de violence que nous avons pu voir la semaine dernière á l´égard du même événement aux États-Unis, de sorte que je pourrais répéter ici le commentaire que j´ai fais sur l´article de ce blog antérieur à celui-ci: la violence n´engendre que la violence; dans le cas de la violence isolée d´un policier, il est injuste de préjuger tout le corps policier, je disais là et, maintenant, je vois la chute féroce des statues du roi comme un act hors de propos, appartenant à la même vague mondiale de manipulation pour provoquer la révolte et un écran de fumée pour détourner l´attention des citoyens sur les dangers de contagion du coronavirus qui, en revanche, ils sont trop présents-ça le savent bien les prôneurs de ces désordres- dans toutes ces concentrations humaines criantes pour des motifs d´antain.
RépondreSupprimerDe surcroît, ces monuments, noms de rues évoquants des figures de l´histoire characterisées pour des événements plus ou moins crudelles, toutefois ils pourront nous rappeler ces atrocités pour essayer de ne pas les répéter alors, je ne les enleverais pas...au contraire, essayer d´effacer le passé, même par ses traces, ça peut faire que nous y retombeons...; mais, avec tous les respects à tous, c´est mon humblissime avis...
Merci Carmen, une fois de plus, pour nous mettre en contact avec la réalité de notre monde; bonsoir à tous...
Quand on parle de l'histoire, on met l'accent sur les victorieux et les vaincus. Malheureusement, jadis, dans l’époque coloniale la population autochtone a souffert un tas d’abominables viols, d’atrocités et de fortissimes abus provoqués par des conquérants. Par conséquent, il s'agit des vaincus.
RépondreSupprimerNonobstant, les colonisateurs sont reconnus comme les personnages célèbres de l'histoire d'une patrie, tels que les sauveurs qui viennent à introduire les mœurs de leurs pays, leur langue…engendrant davantage de richesse à cause de l'exploitation des ressources. En d'autres termes et un point de vue plus étendu encore, les colonisateurs généraient d'argent et d'emplois, bien entendu des travaux à l'abri de conditions extrêmes.
Du coup, devrions-nous considérer ces exploiteurs de ressources en tant que des héros ? Telle est la question dont nous sommes saisis aujourd'hui.
Cela dépendra toujours de qui le verra, que ce soit la partie gagnante ou la partie vaincue. Pour les pays colonisateurs, c'est une victoire contre d'autres puissances économiques, la statue de ce colonisateur est une médaille et un mérite qui doivent être démontrés face au reste des nations. Toutefois, les mêmes personnes qui viennent de pays vaincus pensent-elles la même chose?Sans aucun doute, non.
Pour cette raison, la vision du monde dépendra de l'endroit où nous nous trouvons sur la planète, de quel côté nos ancêtres étaient situés et des circonstances dans lesquelles nous ou nos familles avons dû vivre.
Entendre le nom de Leopold II m'agace à tel point que je ressens des nausées. Et ce n'est pas parce qu'il n'y en a pas eu de massacres et d'abus tout au long de l'histoire, mais parce qu'il s'agit d'une affaire dont on n'a jamais voulu reconnaître la monstruosité et on l'a mise sous le tapis. On a préféré détourner le regard et faire comme si ça n'avait pas existé. En fait, il y a des statues partout en Belgique, d' hôtels, des rues... Cette supériorité de l'homme blanc sur le noir, cette "charité civilisatrice" déguisant le partage du "gâteau africain" qui a été toujours la colonisation m'échauffe la bile. Exposer un mec responsable de la torture et la mort de quelque 10 millions de personnes (sans même parler du ravage de resources telles que le caoutchouc et l'ivoire) me fait sortir de mes gonds. Je renie des statues de génocides, des dictateurs, d'infâmes assassins sèmant les rues. Si je pouvais, et au cas où le virus ne serait pas parmi nous, je serais prête à faire partie de cette houle dont la mort d'un homme noir de la part de la police américaine a été la goutte qui a débordé le vase.
RépondreSupprimerPd:la mort de cet homme noir n'est pas un cas isolé:la population noire est touchée de manière disproportionnée par la violence policière américaine. C'est un fait.
Ça fait peur!La vague de violence après la mort de George Floyd a carrément bouleversé la société au niveau mondial. Pour moi,c'est nécessaire un acte de contrition publique de côté du Roi belge . Nonobstant, la scission populaire,très bien confronté à partir d'un assassinat si cruel m'éffraie et me fait penser à d'autres moments historiques où on mettre le cible dans un point precis afin de poursuivre le pouvoir politique. Je me sens manipulé en tant que citoyen d'un monde extrêmement polsarisé.
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