Des soldats tombés dans une embuscade au Tchad, tués au cours d´un bombardement d´un camp français en Côte d’Ivoire, décédés lors d´une libération d´otages au Burkina Faso, ayant sauté sur une mine au Mali pendant le déploiement des missions de maintien de la paix, ou pire ! des soldats se trouvant désarmés, victimes du plus lâche et exécrable des crimes, ayant été abattus à la suite d'une terrible attaque perpétrée sous les tirs d’un soldat afghan infiltré qui avait été instruit par les Français et avec qui ces Français partageaient leur vie.
Cependant, quoique ces effroyables drames aient mortellement endeuillé la France et que ces brutales barbaries aient frappé, voire fort assommé la France d´une douleur intensissime voire aveuglante, du Tchad au Mali, du Liban à l’Irak, des Balkans à la Syrie, et au Burkina Faso, tous ces hommes et toutes ces femmes, militaires ou civils, ont fait honneur à la France.
Des Morts pour la stabilité et la paix du monde, pour la défense des intérêts d´une France infiniment reconnaissante qui n´oublie pas, vu que l´on a désormais érigé en leur honneur une sculpture de bronze du sculpteur Stéphane Vigny représentant six soldats anonymes à échelle humaine – cinq hommes et une femme – la tête recouverte d'un képi, d'un béret ou d'une casquette, le visage grave exprimant le recueillement, portant un cercueil invisible en guise de symbole, représentant le vide que peut laisser un défunt au sein d´une famille ; une sculpture reconnaissant la profondeur de leur engagement pour la nation, leur histoire de dignité et d´honneur, donnant aux familles des défunts un lieu pour se recueillir, rappelant que la liberté dont jouit le peuple français n’existe que grâce à ceux et celles qui sont prêt(e)s à donner leur vie pour la défendre; une sculpture à côté d´un mur du souvenir sur lequel sont gravés les noms de 549 militaires, dont deux femmes, tués par l'ennemi ou morts à la suite de blessures de guerre, de maladie ou d'accident au cours d´interventions des forces militaires françaises menées en dehors du territoire national depuis 1963, soit depuis la fin de la guerre d'Algérie, une liste de noms qui ne cessera malheureusement de s´allonger au fil du temps ; bref, une sculpture rendant hommage aux militaires morts, à ceux et à celles qui ont combattu au nom de la France, des soldats ayant disparu en accomplissant leur devoir et ayant accepté de se sacrifier.
Une œuvre poignante mettant en avant de façon retentissante une nouvelle cohorte héroïque de l´Histoire nationale, la “quatrième génération du feu” tel que l'appelle l'armée, des soldats des différents corps de l'armée française tombés loin de leur Nation s´étant engagés sur différentes zones d'opération pour la France, et dont l´inauguration a été faite le lundi 11 novembre par le président de la république Emmanuel Macron commémorant, saluant leur sacrifice.
En fait, il s´agit du tout premier monument national, une stèle dédiée en France à la mémoire de ces 549 décédés pour la France en opérations extérieures depuis 1963, installé dans un lieu de repli – hélas ! – méconnu, niché au cœur du parc André Citroën, dans le XVe arrondissement de Paris à proximité du ministère des Armées dans le jardin parisien Eugénie-Djendi, illustrant le nom d´une sous-lieutenante, une combattante oubliée de la seconde guerre mondiale ; et d´un véritable soulagement pour la communauté militaire après huit ans d'attente ayant provoqué le dépit des familles et des militaires en voyant ce projet, inspiré et initié par Nicolas Sarkozy et poursuivi par François Hollande, être fortement décrié voire repoussé, et son chantier bloqué par des tracasseries juridiques.
A savoir :
Les militaires à qui l´on a dressé ce monument, sont décédés sur 17 théâtres d'opération, dont 141 au Liban, 129 au Tchad, 85 en Afghanistan et 78 en ex-Yougoslavie.
Les premiers monuments honorant les morts sont apparus en 1920. Et ce mémorial devient le dixième haut lieu de la mémoire nationale géré par le ministère des Armées, après ceux du Mont-Valérien, près de Paris, de la tranchée des baïonnettes près de Verdun ou du cimetière de Notre-Dame-de-Lorette.
Environ 7000 militaires français sont actuellement déployés en opérations extérieures, dont 4500 dans le cadre de l'opération Barkhane au Sahel.
Et un monument pour les blessures morales, ça sera pour quand ?
Source de la photo: Le Parisien.fr
Franchement touchant ce monument représentant les différents corps de l'armée. Écrasante l'idée du vide que la mort laisse derrière elle. Accablante l'image que me viens à l'esprit, celle d'une famille abattue et recueillie autour d'un monument évoquant le corps d'un fils qui ne serait plus parmi elle.
RépondreSupprimerPourtant.. Ce que me rends furieuse c'est l'hypocrisie qui coule à l'égard des guerres...car... l'industrie de l'armement est d'ailleurs la plus rentable à l'échelle planétaire... Et tant que rien ne changera les guerres resteront inaltérables..... Dès lors que pour parvenir à la paix.. Il faut éduquer à la paix.
Toujours la France a été fière de ses victoires de guerre, même au prix du sang de nombreux innocents et je reste avec la dernière phrase de ton texte, Carmen...: ça sera pour quand, un monument aux blessures morales...?
RépondreSupprimerEt elle me vient aussi à l´esprit l´ouvrage de Pierre Lemaître: "Au revoir là-haut" où la France, vénèrant les morts sur les champs de bataille, n´est pas en mesure d´aider les handicapés en raison de la guerre et où un ancien combattant, défiguré et mutilé par la guerre, se consume par la pauvreté et la douleur en retournant à l´escroquerie à fin de pouvoir se permettre la morphine...(merci à ma bonne profe Élène qui m´a prêté ce livre à cinquième cours)...
Alors, monsieurs les dirigeants...!: moins de statues dans la mort et de meilleures conditions de vie pour tous...DANS LA VIE...(elle disait ma grande mère: "les fleurs, en vie...") et, surtout, tel que dit Pilar ma camarade qui parle et écrit si bien: "il faut éduquer à la paix"...
Merci, Carmen...