12 avr. 2020

Des Montmartrois et des Montmartroises confinés... en 1942

À l'heure du confinement – de cette effroyable maudite quarantaine –, les Montmartrois et les Montmartroises, à deux pas du Sacré-Cœur, en empruntant la rue Berthe et la rue Androuet vidées du déferlement incessant de ses envahissantes voitures, de l´inlassable fourmillement de ses si nombreux habitants et de ses si innombrables touristes, se retrouvent désormais replongés dans d'autres heures, – Ô combien fort perturbantes, fort sombrissimes de la capitale ! –, après l'abandon d'un tournage.
Des affiches antibolchéviques glaçantes, des avis de couvre-feu en allemand terrifiants, des publicités collaborationnistes entièrement dévouées au régime nazi, des devantures de commerces à l'ancienne, vieil ancestral héritage du Vieux-Paris, bref un décor d´antan fortement saisissant rappelant ces autres heures funestes, si déplorables, au cœur de ces deux rues de Montmartre se retrouvant confrontées dans le Paris de 1942 où l´esprit du mal s´était jadis vilainement glissé, une ténébreuse immersion dans le Paris sous la redoutable Occupation allemande. 
Cependant une enseigne sur la porte de la pharmacie de la rue Berthe nous ramène à notre épouvantable réalité : « Chers clients, faute d’approvisionnement, pour certains articles, nos réserves sont épuisées », nous rappelant la pénurie de masques si criante de nos jours. 
Ce décor morne, grisâtre, un peu pesant, faisant sombrer dans une brutale oppression oppressante les quelques passants de ces deux rues quasi-désertes, les figeant dans une autre guerre, celle de la Seconde Guerre mondiale, c´est celui du sixième long métrage de Fred Cavayé pour l'adaptation au cinéma de la pièce de théâtre «Adieu Monsieur Haffmann», signée par la plume de Jean-Philippe Daguerre et couronnée par quatre Molières en 2018, retraçant l'incroyable histoire d'un bijoutier juif qui est contraint de se cacher à l´intérieur d´une cave pour échapper aux soldats nazis et qui demandera à son employé de reprendre le commerce en attendant la fin de l'Occupation. 

Et vous, si vous deviez arpenter une de ces deux rues obscurcies où s´est abattu un silence inhabituel, envahies par cette menace nazie, vous sentiriez-vous mal à l´aise aux vues du contexte actuel où tout le monde se retrouve retranché chez lui? 
En temps de restrictions de voyage mises en place par les gouvernements, voyager dans le temps à Montmartre jusqu’aux années 40, voir Paris comme sous l’Occupation, ça vaudrait largement le coup ? Ou vous laisseriez-vous volontiers transporter dans une meilleure époque ?

7 commentaires:

  1. Sans aucun doute, j'aimerais voir le film et apercevoir les détailles de ce moment historique dans le quartier de Montmartre. Néanmoins, actuellement ce n'est peut-être pas la meilleure date pour revivre cet événement si sanglant et hyper poignant de notre histoire. Une catastrophe que beaucoup de gens gardent dans la rétine.

    En conséquence, je ne me transporterais pas à vivre ce chapitre de l'histoire à présent. Toutefois, dans quelques mois dès que cette situation et le confinement seront passés et deviendront une anecdote à raconter, une leçon apprise... pourquoi pas?

    Un autre point que m’impose l’esprit, de sorte à surmonter le confinement d'une meilleure façon, selon moi, il serait préférable de penser aux temps passés où nous revivons les moments de réjouissance, allégresse, exultation... Cette crise a bouleversé nos vies. En revanche, c’est peut-être venue afin de valoriser davantage les petites choses, étant donné que à tout moment notre chance peut effectuer un tournant décisif, une guerre peut apparaître (comme cela s'est produit en 1940) ou une pandémie comme en 2020.

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  2. L'histoire qui revient une fois de plus. On se retrouve dans un moment historique, heureusement à ce moment on ne vit pas une guerre, pour l'instant mais mon père ne cesse pas de dire que ce qu'on en train de vivre le rappelle énormement aux histoires que mon grand-père le racontait de l'èpoque de la guerre.

    Je suis tout à fait d'accord avec ma collegue Maria Isabel, je me sens bien en pensant aux petits details de la vie, au voyage que j'ai fait le dernier printemps et en penser aux voyages que je ferais quand ce confinement sera fini, vu qu'il sur et certain que nous arriverons à avoir une vie normale bientôt, au moins je l'éspere.

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  3. Semble que l'histoire se répète, les motifs sont differénts, mais les mesures les mêmes.
    Tristesse pour ce qui passe , et souhaitent qu'il terminé bientÔt, je suis d'accord avec des commentaires précédents, cet enfermement nous fera valoriser beaucoup plus notre liberté et ces petits choses que ne peuvent pas faire dans une cave, comme refleté dans le texte, comme maintenant à la maison. Je veux que cela resta pour raconter dans l'histoire par le plus nombre de personnes.
    En ce moment ce film me rendrait très triste.....

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  4. Mais non, bon dieu. Vu qu'on a le choix, comment ne pas élire arpenter ce si chouette quartier en profitant des terraces bondées autant qu'elles puissent être, des boutiques extrêmement farcies des fringues ultramodernes, des boulevards hantés par maints touristes fouloques hâtifs de découvrir les mille et un coins superbes dont tout le monde parle, me balader parmi des peintres soudés les uns aux autres en sentant l'odeur des peintures à l'huile,me perdre dans l'embarras de la folie comment si je n'avais jamais vu personne... Laisser tomber une si fougueuse posibilité en un si moment ennuyeux dont la pénible monotonie nous tue ? Je ne crois pas que j'avais vraiment tort.

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  5. Très opportune, la comparaison, le confinement en deux moments historiques différents, mais avec le même résultat: la peur, la privation de liberté, la réduction et restriction plus absolue de nos mouvements...; la vie que nous ménons, celle que nous sommes habitués à vivre si insouciants, nous a pris par surprise pour nous montrer ce qui est vraiment important, ici et maintentant...: ce n´est une autre chose que ne pas tomber malades, avoir du l´air pour respirer, et la santé de nos proches...: Montmartre...?;ça, peut attendre étant donné qu´il existe par toujours, il a existé et il existera...; je ne pourrais oublier jamais son image dans mon coeur et mon esprit, gravé par le feu depuis la première fois que j´ai eu la chance de le voir...

    Santé et courage dans ces moments difficiles, mes amis...

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  6. Bonsoir. Après avoir lu l'article et vos commentaires, je seulement peux réafirmmer tout ça. Il existe un parallélisme entre la situation actuelle et celle de 1942 à cause de la privation de liberté pour sortir.
    En sauvant les distances chronologiques, je suis affecté d'une sorte d'angoisse. Compte tenu qu'on est tout à fois retranché et que , en conséquance, on perd le travail,les relations sociales, l'espoir de suivre ou de recommencer la même vie..., je me pose constamment des questions:
    On est dans une guerre biologuique, et les vieux...ils sont soignés comme ils méritent,on doit envisager la nouvelle vie d'une manière , comment?, on va s'en sortir de ce épouvantable confinement...

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  7. Marie Angèle et Anne Marie Cabrejas vous proposent de lire :

    Vivre un état de guerre: 1942 / 2019-2020.
    La menace ?
    80 ans en arrière, c´était l´invasion allemande et le déferlement des troupes nazies scandant les pavés de Paris au son de leurs bottes renvoyant leur écho dans le cœur des Français terrés, enfouis, disparus au fond d´un cagibi pour échapper à la terreur et à la mort.`
    À l´heure actuelle, dans le même scénario, la menace a revêtu la forme d´un déprédateur invisible, intangible, sourd, envahissant, omniprésent, franchissant portes et espaces, grimpant aux plus hauts gratte-ciels ou se traînant au ras du sol en quête de victimes dont la seule protection, le seul bouclier, s´appelle « confinement ».
    Dans cette guerre de destruction massive, l´arme n´est plus une bombe ou un fusil.
    Le projectile s´est transformé en virus qui infecte nos corps.
    À nouveau, hommes et femmes sont pris au piège, traqués de toutes parts, privés de liberté...
    Plus besoin de voyager ou d´imaginer 1942, même à travers le cinéma.
    L´atmosphère est similaire mais l´histoire dépassée. Pire! La guerre est mondiale! Plus de pays non belligérants ni neutres. Tous sont impliqués.
    Donc, où voyager ? Le présent est poignant, le passé terrifiant, l´avenir dystopique.
    Or, il existe toujours une lueur d´espoir. Tout n´est jamais perdu...

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