Un terrible fléau sanitaire et social
qui s´accroît constamment et qui n'est pas près de disparaître au Sénégal !
Boutons d´acné, vergetures, cancers de la peau, excès de poils au niveau de la poitrine ou apparition d'une moustache, taches sombres de brûlures, cicatrisation difficile, parasitoses, champignons, hypertension, diabète, transpiration excessive, mauvaise odeur corporelle, anxiété, dépression, psychoses, neuropathie périphérique, etc. Toute une ribambelle, une foule de méfaits fort inquiétants voire terrifiants!
En dépit de tous ces avertissements, tentant de s’approcher des canons de beauté occidentaux et surtout sachant qu´une écrasante majorité de Sénégalais préfèrent avoir une femme de teint clair, les Sénégalaises ont recours à la dépigmentation volontaire pour éclaircir la teinte naturelle de leur peau.
Ces produits blanchissants aux GRAVISSIMES effets secondaires CATASTROPHIQUES, aux ATTÉRANTES conséquences IRRÉVERSIBLES sont largement utilisés par ces femmes de couleur pour blanchir leur peau, fortement obsédées par la dépigmentation, s'y adonnant au risque de leur santé. Une quête effrénée d´un teint irréprochable, d’une peau plus pâle, à laquelle les hommes noirs se sont aussi mis. Une dangereuse mode bien ancrée dans un pays où le phénomène de dépigmentation de la peau est apparu à la fin des années 60, pratiqué au début notamment par les prostituées ; où les parents appliquent aussi depuis belle lurette ces traitements sur leurs progénitures ; et où les femmes enceintes, dans l´espoir que leur enfant naîtra plus clair, ingèrent des pilules éclaircissantes dont les ingrédients corrosifs font d´atroces ravages pendant la grossesse.
Mais, nom de Dieu de putain de bordel de merde de saloperie de connard d'enculé de ta mère ! Pour quelle sacrée foutue et maudite raison permet-on qu´au Sénégal, un pays où le président poète Léopold Sédar Senghor a chanté la femme noire, la peau noire ébène, ces crèmes, ces lotions éclaircissantes continuent à mettre en péril la santé des Sénégalaises et des Sénégalais, à abîmer la peau des adeptes de cet affolant phénomène de la dépigmentation volontaire de l'épiderme, source d´effroyables maladies, en continuel essor et que l´on devrait bannir de la planète ?
En outre, malgré leur dangerosité croissante, les étals des grands marchés de Dakar regorgent de ces produits censés d´éclaircir les peaux noires ; des commerçantes, sans aucune accréditation ou certification, fabriquent des produits dépigmentants dont la vente s´est accrue notamment sur Internet ; bref, un marché, en constante croissance, estimé à plus de 10 milliards de F CFA à éradiquer.
Mais bon sang ! Quelles seraient alors les actions à mettre en œuvre afin de freiner et de combattre cette effarante croyance selon laquelle les peaux blanches seraient un "atout" de séduction pour les hommes ou qu’elles seraient synonymes d’ascension sociale ? Comment mettre fin à cet abominable joug du culte de la blancheur ?
Cette pratique si intensive, si massive, revêtant une ampleur considérable à redouter, découlerait-elle du vieux complexe d’infériorité des Noirs ?
Quoi qu´il en soit, sachez qu´en 2013, la société civile s'était mobilisée pour lutter contre la dépigmentation, si nocive pour la peau, sans, hélas, que l´on ait pu réussir à faire interdire les produits éclaircissants, et que, récemment, le Conseil national de Régulation de l'Audiovisuel du Sénégal (CNRA) vient de demander aux éditeurs de radios et de télévisions de mettre un terme à la diffusion de tous les messages publicitaires relatifs aux produits de dépigmentation qui martèlent les femmes d´images de mannequins à peau claire, d´autant plus que toute publicité visant à faire la promotion de produits de cosmétiques de blanchiment est interdite par la loi n° 2017-27 du 13 juillet 2017, une loi, qui, à ce jour, est présumée d´avoir été continuellement violée en toute impunité au Sénégal.
Mais au fait ! À quoi bon interdire la pub vantant des produits censés d´éclaircir la peau noire si sa vente est autorisée ?